PLAINDRE, verbe
Étymol. et Hist.A. 1. Ca 1050 «déplorer la mort de quelqu'un» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 154, 594); 1656-57
être à plaindre (
Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, V, 320); 1690
n'être pas à plaindre (
Fur.); 1672
plaindre qqn de (Mme
de Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t.2, p.460);
2. ca 1100 «exprimer par des plaintes les regrets de la perte de quelqu'un» (
Roland, éd. J. Bédier, 834);
3. 2
emoitié
xiiies. «donner, accorder avec parcimonie» (
Adam de La Halle, Chansons, éd. J. H. Marshall, IV, 43); 1452
ne pas plaindre sa peine (
A. Greban, Mystère de la passion, éd. O. Jodogne, 9199).
B. Verbe pronom.
1. ca 1100 «manifester sa peine par des pleurs, des lamentations» (
Roland, 915); fin
xiiies.
soi plaindre que (Trad. du
xiiies. d'une charte de 1261,
Cart. du val S. Lambert, B. N. l. 10176, f
o46d ds
Gdf. Compl); 1609
se plaindre de «faire savoir qu'on souffre de quelque chose» (
Régnier, Satire XII, éd. G. Raibaud, 154); 1656-57
se plaindre de ce que (
Pascal, Lettre au duc de Rouannez, éd. Brunschvicg, VI, 159);
2. 1552 «faire entendre des bruits analogues à des plaintes» (
Ronsard, Les Amours, éd. P. Laumonier, IV, 39);
3. 1243 «porter plainte auprès d'une autorité compétente» (
Cart. de Montierender, II, f
o74 r
o, A. Hte Marne ds
Gdf. Compl.). Du lat.
plangere «frapper», «se frapper la poitrine en signe de douleur, d'exaltation», «se livrer aux transports de la douleur, se lamenter, pleurer quelqu'un, quelque chose».