PITTORESQUE, adj.
Étymol. et Hist.1. 1658
à la pittoresque «à la manière des peintres» (
Scarron,
A Monsieur Mignart ds
Poés. diverses, éd. M. Cauchie, t.2, p.330); 1708 «qui concerne la peinture» (
R. de Piles,
Cours de peinture, p.118 ds
Fonds Barbier);
2. 1719 «qui est particulièrement expressif, original (d'une oeuvre d'art)» (J.-B.
Du Bos,
Réflexions crit. sur la poés. et sur la peint., t.1, p.254: J'appelle composition
Pittoresque, l'arrangement des objets qui doivent entrer dans un tableau par rapport à l'effet general de ce tableau. Une bonne composition
pittoresque est celle dont le coup d'oeil fait un grand effet suivant l'intention du peintre et le but qu'il s'est proposé); 1721 subst. (
A.Coypel,
Conférences ds
H. Jouin,
Conf. de l'Ac. Roy. de peint. et de sculpt., p.242 ds
Brunot t.6, p.760: le
pittoresque n'est autre chose qu'un choix piquant et singulier des effets de la Nature assaisonné de l'esprit et du goût et soutenu par la raison);
3. 1738 «qui est digne d'être peint» (Marquis d'
Argens,
Lettres juives, t.6, p.71: drapperies
pittoresques);
4. 1749 «qui plaît, qui retient l'attention par son caractère original» ([
A. N. Dezallier d'Argenville fils],
Voyage pittoresque des environs de Paris [titre] ds
Fonds Barbier);
5. 1833
Le Magasin pittoresque [titre], rec. habdomadaire illustré ayant existé de janv. 1833 à juill. 1938. Empr. à l'ital.
pittoresco, att. au sens 2 dep. le
xviies. (
Redi,
D. Bartoli ds
Tomm.-
Bell.; aussi
alla pittoresca «à la manière des peintres» au
xvies.,
Vasari,
ibid.), dér. de
pittore «peintre», du lat.
pictor, -oris «id.» (cf. peintre).