PIPE, subst. fém. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1225 «flûte champêtre» ( Gerbert de Montreuil, Continuation de Perceval, éd. M. Williams, 3824); 2. ca 1225 «tuyau servant à prélever un liquide» ( Henri d'Andeli, Bataille des vins, éd. A. Héron, 4, p.22); ca 1283 «tuyau» ( Roisin, éd. R. Monier, § 82, p.58); 3. 1269-78 «mesure de liquide» ici dans une expr. dévalorisante ( Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 5024); 1306 pippe «tonneau» ( Guillaume Guiart, Royaux lignages, éd. de Wailly et Delisle, 12065). P. ext. B. 1. 1636 ( Monet: Pipe, Pipeau à tabac, à humer la fumée du tabac); 1665-66 [éd. 1674] fumer une pipe ( M. de Thévenot, Suite du Voyage de Levant, p.82 ds Fr. mod. t.21, p.294); d'où 1900 pop. «cigarette» ( Esn., s.v. piper1); 1901 ( Rossignol, Dict. arg.); 2. 1803 technol. ( Boiste: Pipe, coin, t.de meunier); 1924 électr. ( Coustet, T.S.F. prat., p.53: pipe d'entrée). P. ext. de B 1 C. a) 1649 casser sa pipe «crever de rage» d'apr. Esn.; 1856 casser* sa pipe; 1867 pipe «tête, visage» (Chanson ds Delvau); 1878 ( Rigaud, Dict. jargon paris., p.230: moule de pipe à Gambier. Personne grotesque); 1883 ( Fustier, Suppl. dict. Delvau, p.554: Tête de pipe. Idiot); 1948 par tête de pipe ( H. Bazin, Vipère, p.113); 1947 se fendre la pipe «rire» ( Stollé, Douze récits hist., p.11); b) 1790 sacré nom d'une pipe juron ( Si tu t'en fouts, je m'en contre..., p.3 ds Quem. DDL t.19, s.v. nom d'une pipe!); c) 1927 arg. ( Dussort, Preuves exist., dép. par G. Esnault, 1938, p.113: On dit [...] en jargon « prendre la pipe» au sens de coït buccal pratiqué à l'homme); 1935 faire la pipe «id.» ( Lacassagne, Arg. «milieu», p.154). Déverbal de piper1*; cf. le lat. médiév. pipa «tuyau» 867 ds Nierm. et «tonneau» 1212 ds Latham.
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