PIONCER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. 1827 «dormir» (
N. Ragot de Granval, Cartouche ou le Vice puni d'apr.
Sain. Sources Arg. t.1, p.335);
id. (
Un Monsieur comme il faut, Dict. d'arg. d'apr.
Esn.);
2. 1836 «coucher» (
Vidocq, Les Voleurs, t.1, p.LIII). Orig. incertaine. D'apr.
Bl.-W.
1-5et
FEW t.8, p.165b et 171a, notes 7 et 8 (v. aussi
Guiraud Orig. obsc.), altération d'apr.
ronfler* (
pioncer signifie «dormir très profondément»,
cf. 1847,
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes ds
OEuvres, éd. M. Bouteron, t.5, 1962, p.1044), du verbe arg.
piausser «coucher» (1628,
O. Chéreau, Jargon ou Lang. de l'arg. réformé d'apr.
Esn. [
cf. le subst. verbal
piausse «couche» 1562
Rasse de Neus, ibid.]), dér. de l'arg.
piau «lit» (1628,
O. Chéreau, op. cit. d'apr.
Sain., op. cit., p.197),
piau étant une forme dial. de
peau* proprement «couche faite de peaux». Parallèlement à
piau/
piausser, on relève le groupe
peau/
peausser: 1596
le peaux huré «le lit» (
Péchon de Ruby, Vie généreuse des Mercelots ds
Variétés hist. et litt., t.8, p.157);
id. peausser «coucher» (
Id., ibid., p.151 [
cf. le subst. verbal
peausse «lit» 1566,
Rasse de Neus d'apr.
Esn.]).