PINCEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1165
peincel [de peintre] (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, 22411 ds T.-L.); 1680
pinceau à la colle;
pinceau à jasper (
Rich.);
2. a) 1552 «art, travail du peintre»
le pinceau et la plume (
Ronsard, Odes, 5
elivre, XI, 77 ds
OEuvres, éd. P. Laumonier, t.3, p.179);
b) 1690 «le peintre lui-même» (
Fur.: Poussin étoit un sçavant
pinceau);
3. 1609 «(en parlant d'un écrivain) art de peindre, de décrire»
donner quelques traicts de pinceau (
Régnier, Satires, XI, 130, éd. G. Raibaud, p.136); 1665
coup de pinceau (
Molière, Don Juan, I, 1);
4. 1761 p. anal. «touffe de poils» (
Buffon, Hist. nat., t.9, p.231).
B. 1. Conchyliol. [1555
penicillus marinus, G. Rondeletii Universae aquatilium historiae pars saltera, Lugduni,
ap. M. Bonhome, p.11] 1558
pinceau de mer (
G. Rondelet, 2epartie de l'Hist. entière des poissons, Lion, Mace Bonhome, p.76: De la similitude des pinceaux desquels usent les peintres... j'ai appelé
Pinceau de mer...);
2. 1691
pinceau optique;
pinceau dioptrique (
Ozanam, p.468);
3. 1800 arg. «pied»
coup de pinceau (
Gouffe et
Duval, Cri-Cri, p.18 ds
Quem. DDL t.19); 1962
id. «jambe» (
Rob.). Du lat. vulg. *
penicellus, issu, par substitution de suff., de
penicillus (dér. de
peniculus «brosse, pinceau», dimin. de
penis «queue des quadrupèdes; brosse à peindre», v.
penis) «pinceau de peintre; l'art du peintre, la peinture; la manière, la touche de l'écrivain». Le sens arg. B 3 est moins prob. issu du sens A 1 (la touffe du pinceau suggérant le pied; le manche suggérant la jambe), que tiré de
pince* au sens de «partie antérieure du pied du cheval» et de l'arg.
pincette*, plur. «jambes».