PINASSE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1341-42
pinace «navire long, étroit, léger et rapide» (
Compte de François de l'Ospital ds
Doc. rel. au clos des Galées de Rouen, éd. A. Merlin-Chazelas, t.2, p.29); 1596
pinasse (
Hulsius d'apr.
FEW t.8, p.550a). Empr., par l'intermédiaire de l'a. gasc. (spéc. à Bayonne)
pinasse «id.» (1306,
doc. ds
Livre des Etablissements, Bayonne, 1892, n
o129, p.112; aussi n
o157, p.125), à l'esp.
pinaza «id.» (1220-50),
pinaça (mil. du
xiiies.), lui-même dér. de
pino, du lat.
pinum (v.
pin), ce bateau étant construit en pin, voir
Cor.-
Pasc.,
s.v. pino. On note également, et avec le même sens, l'anglo-norm.
espinace (
Lettre du 28 sept. 1324 ds
The War of Saint-Sardos, éd. P. Chaplais, p.64: deux
espinaces, l'une de Bourdeux, l'autre de Bayonne); aussi
espynasse, spynasse (
Lettre du 15 juin 1325,
ibid., p.234) et
spynagtz, plur. (mil. du
xives. [ms.],
Croniques de London, éd. J. Aungier, 74, 10) ainsi que le lat. médiév.
spinachium att. chez le chroniqueur anglo-norm. Knyghton (1338 ds
Du Cange) et le m. angl.
spinaces (1442 ds
NED, s.v. spinace), dont l'altération de l'initiale
p- en
esp- reste inexpliquée. De nos jours,
pinasse désigne une embarcation à fond plat, utilisée pour la pêche sur le littoral de la Gironde. Voir
FEW t.8, p.550a et 551a-b.