PILOTE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1339
pilot «celui qui dirige un bateau» (doc. concernant des dépenses faites pour des marins génois ds
Actes normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois, éd. L. Delisle, p.213) −1641 ds
Jal1;
b) xives.
pillote (
Rooles d'Oleron ds J.-M.
Pardessus,
Coll. des lois mar. ant. au XVIIIes., t.1, p.348 ds
J. Fennis,
La Stolonomie, p.447); 1484
pilote (
Garcie,
Le grant Routier d'apr. R.
Arveiller ds
Fr. mod. t.26, p.55);
2. av. 1560 au fig. «celui qui guide une collectivité» ici, à propos du pape Paul IV (
J. du Bellay,
Poésies diverses, XVII, 92 ds
OEuvres, éd. H. Chamard, t.5, p.346); 1676 au propre «celui qui sert de guide» (M
mede Sévigné, lettre 19 août ds
Corresp., éd. R. Duchêne, t.2, p.374);
3. 1694 «poisson pilote» (
Corneille);
4. a) 1782 «celui qui dirige un ballon dirigeable» (
Corresp. Métra, 8 mai ds
Chansonnier hist. du XVIIIes., p.59 ds
Zastrow, p.305); 1908 «celui qui dirige un avion» (
L'Auto, 14 janv., ds
Petiot);
b) 1903 «celui qui conduit un véhicule terrestre à moteur» ici, une automobile (
Bloy,
loc. cit.);
5. 1874 en appos.
locomotive pilote (
Lar. 19e); 1949
usine pilote (
Brunerie,
Industr. alim., p.172). Empr. à l'ital.
piloto «pilote» (dep.
xives., Fr. da
Barberino d'apr.
DEI),
pilota (dep. déb.
xvies., l'
Arioste ds
Tomm.-
Bell.) du lat. médiév.
pillottus (att. à Gênes en 1282, v. J.
Fennis,
op. cit., p.448), issu, avec changement du δ en
l propre à la prononc. byz. (v.
Kahane Byzanz, 423; pour d'autres explications v.
Vidos, p.534 et J.
Fennis,
op. cit., p.449), d'un gr. * π
η
δ
ω
́
τ
η
ς «pilote», dér. du gr. π
η
δ
ο
́
ν «gouvernail». L'a. fr.
pedot, att. une seule fois (
ca 1320,
Geste des Chiprois, éd. G. Raynaud, p.199) est empr. à l'ital.
pedot(t)o, -a (
xives. d'apr.
DEI), d'un lat. médiév.
*pedota, issu de *π
η
δ
ω
́
τ
η
ς. Voir
Vidos, pp.533-535;
FEW t.8, pp.147-148a;
Kahane Byzanz;
J. Fennis,
op. cit., pp.447-449.