PILIER, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) [Fin
xies. constr.
piler (
Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, n
o806)] déb.
xiies.
piler (
St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1068);
ca 1155
pilier (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 732);
b) xiiies. fam. «jambes» (
Marguet convertie, 4 ds
A. Jubinal, Nouv. rec. de contes, dits, fabliaux, t.1, p.317: car trop sont foible mi
piler); 1640 «jambes lourdes et épaisses» (
Oudin Curiositez: il a de bons gros
piliers);
c) 1680 horlog. (
Rich.);
d) 1694 carr. (
Corneille);
e) 1787 anat.
piliers du voile du palais (
Bordenave, Essai sur la physiologie, Paris, Méquignon, t.1, p.228 ds
Quem. DDL t.28); 1805
piliers du diaphragme, voûte à trois piliers (
Cuvier, op. cit., t.3, p.367 et t.2, p.135); 1962
pilier du canal inguinal (
Rob.);
2. a) 1220-40
piler fig. «soutien, défenseur» (
Lancelot, éd. A. Micha, t.4, p.231: vos estes orandroit comme
pilers de chevalerie);
ca 1265 fig. «ce qui constitue l'essentiel, ce qui assure la stabilité» (
Brunet Latin, Trésor, II, 7, éd. F. J. Carmody, p.179: le
piler de beatitude);
b) 1508 «personne qui fréquente assidûment un lieu» (
E. d'Amerval, Diablerie, éd. C. F. Ward, 61b:
pilliers [...] de taverne); 1640 (
Oudin Curiositez:
pilier de cabaret);
c) 1925 sports rugby (
J. Prévost, Plaisir des sports, p.127 ds
Rob. Suppl.).
Pilier est issu par substitution de suff. de
piler, d'un b. lat. *
pilare, dér. du lat.
pila «pilier, colonne» (
pile1*).