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PIGEON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Déb. xiiies. pijon «petit d'un oiseau» (Maurice de Sully, Homélies, éd. C. A. Robson, 54, p.177, ligne 14: e deux tortereles e deus pijons de colons); ca 1330 pigeons (Nicole bozon, Contes moralisés, 69 ds T.-L.), en a. et m. fr.; b) fin xiiies. pijon «oiseau de la famille des Colombidés» (Les Crieries de Paris, 23 ds Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, II, 278); 1530 pigeons (Palsgr., p.911); en partic. 1838 pigeon voyageur (Barb. d'Aurev., Memor. 2, p.268); c) 1810 pigeon vole refrain de chanson (Duval et Auguste, Monsieur Mouton, p.8 [Barba] ds Quem. DDL t.21); 1828 terme de jeux jouer à Pigeon-vole (J. B. Sauvage, Proverbes dramatiques, vii [Ponthieu], ibid.); d) 1835 pigeons de mer (Lamart., Voy. Orient, t.1, p.54); 2. a) av. 1488 pigon «homme naïf, facile à duper» (Rec. Trepperel, éd. E. Droz, Sotties, IX, 60); b) 1736 mon pigeon terme affectueux (Marivaux, Télémaque trav., 184); 3. p.compar. a) 1690 coeur de pigeon «sorte de cerise» (La Quintinie, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers); b) 1690 gorge de pigeon «couleur changeante» (Fur.); c) 1798 aile de pigeon (Ac.); 4. a) 1694 «poignée de plâtre gâché que l'ouvrier lève à la main ou à la truelle et qu'il dépose sans le plaquer ou le lancer» (Corneille (Th.)); b) 1769 «chacune des demi-mailles par lesquelles on commence un filet de pêche» (Duhamel du Monceau, Traité génér. des pêches); c) 1841 «morceau de pierre dans la chaux» (Ann. chim., 3esérie, II, 431); d) 1842 «petit morceau de bois ou de métal qu'on place dans l'onglet d'un cadre pour le renforcer» (Ac. Compl.). Du b. lat. pīpiōnem, acc. de pīpīo «pigeonneau», ives. (lui-même dér. des verbes pīpĭare «pousser des vagissements», pīpīre «piauler» d'orig. onomat.) par l'intermédiaire d'une forme dissimilée *pīvio (cf. aussi les formes du nord de l'Italie, p. ex. le piémontais pivun v. FEW t.8, p.558a); pigeon, qui signifiait à l'orig. «petit d'un oiseau» (supra) en partic. «pigeonneau» encore att. en ce sens fin xiiie(v. T.-L.), a refoulé l'anc. mot coulomb* «colombe, pigeon» parce qu'on préférait au marché les pigeonneaux aux pigeons; coulomb réputé ,,vieux`` dep. Trév. 1704 n'est usité auj. que dans les parlers excentriques du Nord-Est, de l'Est, du Sud-Est et en cat. (v. FEW t.2, 2, p.930b).