PICHET, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. 1288 «mesure de terre»
cinc pichez [de terre] (Charte D. Gren., 297, n
o159, Bibl. nat. ds
Gdf.); 1339
trois piches de terre; un pichet et demi (doc. Arch. nat. JJ 72, fol. 74 v
o,
ibid.);
2. xiiies. Rouen
.I. pichet d'aveine (
Jurés de Saint-Ouen, fol. 248 r
o, Arch. Seine Inf.,
ibid.);
3. 1732 «petite cruche de terre à bec, utilisée par les marchands de vin, servant également à boire» (
Trév.). Terme dial. notamment de Normandie, des régions de l'Ouest et du Centre (
FEW t.1, p.361b), issu par substitution de suff. (
-et*), de l'a. fr.
pichier (
ca 1170
picher, Rois, III, VII, 45, éd. E. R. Curtius, p.128; av. 1188
picier, Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 3981), venu du b. lat.
picarium «récipient pour les liquides» (Gl.
viiie-
xies. ds
Mittellat. W., s.v. bicarium; 852; 1041-44 [
peccarium] Cambrai ds
Nierm.,
s.v. bicarius; 1059; 1081-82 [
pigarium] Saumur ds
Du Cange,
s.v. pigarium et
bicarium). De la forme
bicarium (dér. du gr. β
ι
̃
κ
ο
ς «récipient, vase»;
FEW t.1, p.361) l'a. wallon
bichier, relevé seulement en 1449,
Gdf., mais vraisemblablement plus anc. d'apr.
bichet* (1226) qui semble en être issu par substitution de suff.
Bicarium, picarium seraient d'orig. incertaine v.
EWFS2,
s.v. bichet. À l'a. fr.
pichier a été empr. l'angl.
pitcher, de même sens (
ca 1290 ds
NED), d'où dans un cont. amér.
un pitcher [
d'ale]
de grande capacité, relevé en 1825 (
Brillat-
Savarin,
Physiol. du goût, éd. Lausanne, H. Kaeser, t.2, 1951, p.38).