PETIT, -ITE, adj., subst. et adv.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xes. «qui n'a pas atteint toute sa taille, et p. ext. jeune» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 47); fin
xes.
li gran e li petit «tout le monde» (
id., 41); 1548
un petit «jeune enfant» (
N. Du Fail,
Baliverneries, p.198); 1671
ma petite (M
mede Sévigné,
Lettre à MmeDe Grignan du 21 juin ds
Lettres, éd. Ad. Régnier, t.2, p.252); fin
xives. «jeune animal» (
Aalma, 9965 ds
Roques t.2, p.338);
b) fin
xes.
anz petiz dis «avant peu de jours» (
Passion, éd. citée, 29); 1119 «qui est peu considérable par la durée» (
Philippe de Thaon,
Comput, éd. E. Mall, 2129); 1160-74 «bas (en parlant des prix)» (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 4210);
c) ca 1100 «dont les dimensions sont au-dessous de la moyenne (en parlant des oreilles)» (
Roland, éd. J. Bédier, 1495);
ca 1100 «
id. (en parlant de la taille d'une personne)» (
ibid., 3822); 1666-67
se faire petit «s'arranger de manière à occuper le moins de place possible» (
La Fontaine,
Contes, 2
epart., éd. H. Régnier, t.4, p.390);
d) ca 1100 «peu considérable (en parlant des troupes)» (
Roland, éd. citée, 1087);
ca 1100 adv.
petit de «peu» (
ibid., 1239); loc. adv.
ca 1135
un petit «un peu» (
Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 140);
2. a) ca 1130-40 «inférieur par son pouvoir, sa naissance, sa fortune» (
Wace,
Conception N.D., éd. W. R. Ashford, 900);
ca 1200
la petite gens menüe (
Escoufle, 540 ds T.-L.); 1
erquart
xiiies.
gens petites (
Reclus de Molliens,
Charité, 150, 1 ds T.-L.);
b) 1155
tenir a petit «faire peu de cas de» (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 8617); 1160-74
metre (qqn) a petit «humilier (quelqu'un)» (
Id.,
Rou, III, 7234);
ca 1440
faire le petit devant qqn «s'abaisser par respect ou par crainte» (
L'Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, 533); 1679
les grands sont petis devant les Dieux (
Rich. avec citat. de
Benserade); 1835
se faire petit devant qqn (Ac.); c) 1356 «mauvais (en parlant d'un gouvernement)» (
Ordonnances des rois de France de la 3erace, éd. Secousse, t.3, p.125);
d) 1380
de petit courage (d'apr.
FEW t.8, p.343a);
ca 1500
de petit cueur (
Commynes,
Mémoires, éd. J. Calmette, t.2, p.5); 1580 «inférieur par l'intelligence» (
Montaigne,
Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, I, XXVI, p.171); 1672
petit esprit (
Molière,
Femmes savantes, I, 2);
e) 1538 «épithète servant à exprimer l'affection qu'on a pour une personne, la familiarité dans laquelle on est avec elle» (
Est. d'apr.
FEW t.8, p.343 a-b); 1666
mon petit Monsieur «terme de mépris pour s'adresser à quelqu'un» (
Molière,
Misanthrope, I, 2);
3. adv.
a) fin
xes. «peu» (
Passion, éd. citée, 87);
b) ca 1100
a (ben) petit que ... ne «peu s'en faut que» (
Roland, éd. citée, 305); 1155
petit failli que ... ne «id.» (
Wace,
Brut, éd. citée, 1151);
c) 1121-34
petit e petitet «peu à peu» (
Philippe de Thaon,
Bestiaire, éd. E. Walberg, 652);
ca 1150
petit et petit (
Thèbes, éd. G. Raynaud De Lage, 8775); av. 1188
petit a petit (
Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 1126);
d) av. 1654
en petit (
Guez de Balzac ds
Pomey 1671). Mot gallo-rom. (cat.-prov.
petit) dont le type primitif semble être *
pettīttus (
cf. lat. vulg.
pititus att. dès 775, b. lat.
pitinnus «petit» et
pitullus att. chez Antoninus Placentinus), formé sur le rad.
pitš
- (
pitchoun*) exprimant la petitesse.
FEW t.8, p.346a et
Bl.-
W.5.