PERRUQUE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1465
parrucque «longue chevelure» (
La Folie des Gorriers, 412 ds
Rec. gén. des sotties, éd. E. Picot, t.1, p.464); 1480
perrucque (
G. Coquillart,
Droitz nouveaulx, 612 ds
OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.159);
2. 1480-90
perrucque faincte «chevelure postiche» (
Id.,
Monologue des perrucques, 380,
ibid., p.337); 1530
perruque «id.» (
Inv. de Charles Quint ds
Gay);
3. 1765 au fig. se dit d'une personne obstinément attachée au passé, dépassée par son temps (
Voltaire,
lettre à d'Argental, 11 oct. ds
Littré);
4. p.anal.
a) 1845 mycol. (
Besch.);
b) 1926 pêche (
Genevoix,
loc. cit.);
c) 1962 bijout. (
Rob.).
B. 1856 arg.
faire en perruque «travailler pour soi pendant son temps de travail, souvent avec des matériaux détournés» (ouvriers d'apr.
Esn.); 1858
perruque «détournement de matériaux appartenant à l'État» (
Larch.). Orig. obsc. Peut-être empr. à l'ital.
parrucca «chevelure» (
Bl.-
W.1-5;
Hope, p.47), att. 2 fois au
xives. (
Libro della cura delle malattie et Fra
Giordano ds
Tomm.-
Bell.; cette 2
eattest. est cependant douteuse, v.
Cor.-Pasc.), lui-même d'orig. inc. On ne peut rattacher le mot au lat.
pilus «poil» (
Diez3, p.247;
V. Pisani ds
Romanica t.6, pp.157-159;
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc.) car cet étymon n'explique pas le
-a- de la 1
resyll. des plus anc. attest. et explique mal la géminée. Un dér. régr. de
perroquet* (
EWFS2;
Cor.-
Pasc.) n'est possible que si le mot est né en France, ce qui n'est pas prouvé. Dans les expr. sous B
perruque est prob. un synon. arg. de
tromperie, trompe-l'oeil.