PERMETTRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Fin
xes.
permetre «donner liberté, possibilité de dire, faire quelque chose» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 56), attest. isolée; à nouv. 1357 (
Livre noir, ms. 535, f
o4 ds
Caffiaux, Régence d'Aubert de Bavière, p.83); 1585 «tolérer ce qu'on pourrait empêcher» (
N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 145); 1718 «tolérer ce qu'on ne peut pas empêcher» (
Ac.);
2. 1538
il est permis (de) (
Est.); 1553
si Dieu le permet «si aucun événement ne l'empêche» (
Bible Gérard, 6, 3 ds
FEW t.8, p.251); 1668
se croire tout permis (
Boileau, Satires, éd. C. H. Boudhors, IX, 121, 70); 1690 «autoriser quelque chose à quelqu'un» (
Fur.); 1694
il n'est pas permis à tout le monde de (
Ac.);
3. 1547 (formules de politesse)
permettez-moi que (
Marguerite de Navarre, Nativité, éd. Schneegans, 927); 1582
Permettez moy de (
Garnier, Bradamante ds
Tragédies, éd. W. Foerster, IV, 57); 1669
permis à vous «formule qui exprime l'indifférence ou le mépris pour ce que pense ou fait l'interlocuteur» (
Molière, Tartuffe, II, 4); 1694
à vous permis «
id.» (
Ac.); 1857
Permettez! «formule pour contredire quelqu'un, protester ou imposer sa volonté» (
Flaub., loc. cit.);
4. 1580 «donner le moyen, la possibilité de faire quelque chose» (
B. Palissy, Discours admirable, 341 ds
IGLF);
5. 1559 verbe pronom. «se donner la licence de faire des choses dont on devrait s'abstenir» (
Amyot, Alex., 83 ds
Littré). Empr. au lat.
permittere «laisser libre, permettre» avec francisation d'apr.
mettre*.