PERCER, verbe
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « traverser en faisant un trou l'épaisseur de quelque chose » (
Roland, éd. J. Bédier, 2077);
2. ca 1230 « se frayer un passage » (
Chevalier aux deux espées, 9811 ds T.-L. :
percier les rens);
3. 1262 fig. (
Jean Le Marchant,
Miracles N. D. de Chartres, éd. P. Kunstmann, VIII, 54 : Grant douleur le cuer l'en
percha);
4. 1262 (
Id.,
ibid., XI, 84 : Le tonnel
ont tantout
percié);
5. 1342
perçant (du regard) (
Jean Bruyant,
Chemin de Povreté ds
Menagier de Paris, éd. Sté Bibliophiles fr., t. 2, p. 14);
6. 1557
percer de froid (
O. de Magny,
Souspirs, éd. Courbet, p. 77);
7. av. 1593 « se manifester, apparaître » (
Amyot,
Du vice et de la vertu, 5 ds
Littré);
8. 1606 « passer à travers (de la pluie) » (
Nicot);
9. 1636
percer de l'œil (
Monet);
10. 1651
percer les oreilles de qqn (de cris) (
Scarron,
Roman comique, II, 14 ds
Littré);
11. 1666 « pénétrer avec l'esprit » (
Boileau,
Sat., VIII,
ibid.);
12. 1680 « sortir (des dents) » (
Rich.); d'où 1787
percer ses dents (
Fer.);
13. av. 1742 « passer (de la lumière) » (
Massillon,
Or. fun. Villars ds
Littré);
14. 1752
percer qqn (
Trév.);
15. 1756 « sortir de la foule, se faire connaître » (
Voltaire,
Mœurs, 121 ds
Littré). Du lat. pop. *
pertusiare « percer », dér. de
pertusum, supin du class.
pertundere «
id. », v. aussi
pertuis.