PENDANT3, prép.;PENDANT QUE, loc. conj.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1278 loc. participiale absolue
ce pendant «ce délai étant en cours d'expiration» (v.
cependant); 1283
en ce pendant (
Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, chap.XV, § 539); 1283
en cel delai pendant (
Id., ibid., chap.XXXVII, § 1117); 1321
pendant + terme indiquant un délai (
Recueil gén. des anc. lois fr., éd. Isambert, t.3, p.293 cité par
K. Baldinger ds
Z. rom. Philol. t70, p.314:
pendant trois années accomplies); 1432
pendant «durant» (
Coutumes de Brusselles ds
Nouv. Coutumier Gén., t.1, p.1264a: si la possession est commencée
pendant la vie du pere);
b) xves. [date du ms.] adv.
pendant «pendant ce temps, entre-temps» (
Gace de La Buigne, Roman des deduis, éd. Å. Blomqvist, 2382 var.);
2. a) 1328-42
ce tempz pendant que (
Renart contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, t.1, p.231b [
cf. P. Imbs, Les Prop. temp. en a. fr., p.304]), fin
xives.
en che pendant que (
Froissart, Chron. [1
reréd.], éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.442); 1422
pendant que (
Arch. Hist. du Poitou, éd. P. Guérin, t.2, p.294 cité par
K. Baldinger,
in op. cit., p.324); 1424
ce pendant que (v.
cependant);
b) 1580
pendant que ajoutant une nuance causale à l'expr. de la simultanéité (
Montaigne, Essais, I, 20, éd. P. Villey, p.91); 1846 p.iron. (
Dumas père,
loc. cit.);
c) 1588 ajoutant une nuance d'oppos. à l'expr. de la simultanéité (
Montaigne, op. cit., III, 13, p.1107). Empl. prép. du part. prés. adj.
pendant au sens «en instance, en suspens» usuel en a. fr. dans des expr. jur. telles que
le plait pendant, le debat pendant, etc. (puis par antéposition de l'adj.:
pendant le plait,
pendant le débat, etc.) «le procès, le débat,... étant en instance», calquées sur les expr. jur. du b. lat. à l'ablatif abs.
judicio pendente, lite pendente, causa pendente (ablatif des subst.
judicium «jugement»,
lis «procès»,
causa «cause, procès» et du part. prés. adj.
pendens de
pendere, v.
pendre) «le jugement, le procès étant en instance, non encore tranché» (le b. lat. connaissait également
in pendenti esse «ne pas être décidé, être en suspens», d'où l'a. fr.
en ce pendant). D'abord uniquement lié à des termes proprement jur.,
pendant a ensuite également figuré dans des expr. temp. comportant un terme comme
année, jour, temps, terme, etc., impliquant un délai à respecter, une durée déterminée au cours de laquelle devait avoir lieu une action jur., puis p.ext., une action ou un processus quelconque (
cf. Lerch t.1, pp.38-39, t.2, pp.24-26;
K. Baldinger, Der Begriff «während» ds
Z. rom. Philol. t.70, pp.305-340;
P. Imbs, op. cit., pp.302-305;
FEW t.8, pp.181-183).