PENCHER, verbe
Étymol. et Hist.1. a) 1265 intrans.
pengier «être incliné, hors de son aplomb» (
Aldebrandin de Sienne,
Régime corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, f
o30c, p.75, ligne 24); 1283 fig. pronom.
se pencher plus d'une partie que d'autre «être plus favorable à l'un qu'à l'autre» (
Philippe de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, n
o1245, t.II, p.144);
b) 1532
penchant sur qqc. (
Coutumes de la Salle et Chastellenie d'Ipre, ch. CXXV ds
Nouv. coutumier gén., t.I, p.845b: bois
penchant sur l'héritage d'autrui); 1644
tête... penchée (
Corneille,
Rodogune, V, 4);
c) 1530 pronom.
se pencher (
Palsgr., p.737b);
2. 1588 intrans. «être porté par préférence naturelle ou après délibération, à un choix en faveur de quelqu'un ou quelque chose» (
Montaigne,
Essais, éd. Villey-Saulnier, II, IV, p.364); 1645
pencher à + inf. «avoir tendance à» (
Corneille,
Héraclius, I, 2);
3. 1636 trans. «entraîner, pousser vers quelqu'un ou quelque chose» (
Id.,
Le Cid, V, 1701);
4. av. 1654 intrans. «s'acheminer vers, être tout près de tomber dans»
pencher sur son déclin (
Balz[
ac], liv. V, lett. 3 ds
Littré); [1640
un état penchant (
Corneille,
Horace, IV, 2]);
5. 1810 intrans. «aller en pente»
un terrain penchant (
Chateaubr.,
Martyrs, t.1, p.156);
6. 1843
se pencher sur «s'intéresser à» (
Balzac,
Lettres Étr., t.2, p.113). Du lat. pop.
*pendicare, dér. du lat. class.
pendere «pendre» (v. ce mot).