PEINTRE, subst. masc.
Étymol. et Hist.I. Subst. masc.
A. 1. a) Ca 1165 [et
ca 1285 var. ms. I]
peintre cas suj. «artiste qui s'adonne à la peinture» (
Benoît de Sainte-Maure,
Troie, éd. L. Constans, 22411); 1260 [ms. fin
xiiies.]
paintre (
Étienne Boileau,
Métiers, éd. R. de Lespinasse et F. Bonnardot, LXII, I et II, p.129:
Paintres et Taillieres Ymagiers...; ymagiers
Paintres); fin
xiiies. [ms.
xives.]
id. fig. en parlant de celui qui masque, travestit la réalité (
Dit des paintres ds A.
Jubinal,
Nouv. rec. de fabliaux, t.2, p.98 et 101);
b) 1180-90 [ms. G.
xiiies.]
paintor cas régime (
Alexandre de Paris,
Alexandre, III, 4459-60, éd. Elliott Monographs, 37, p.243); 1188 [ms.
xiiies.]
poentor (
Aimon de Varennes,
Florimont, éd. A. Hilka, 6005);
2. 1688 «celui dont le métier est de recouvrir des surfaces de peinture» (
La Bruyère,
Caractères, Des biens de fortune, 40 ds
OEuvres, éd. J. Benda, p.188); 1803
peintre en bâtimens (
Servière,
Désaugiers,
Manon la ravaudeuse, p.7 ds
Quem. DDL t.20).
B. 1588 fig. «celui qui décrit de manière imagée» (
Montaigne,
Essais, III, IX, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.976: ce
peintre si excellent de leurs humeurs [des femmes]).
II. Subst. fém.
1. 1671 «femme d'un peintre» (
La Fontaine,
Contes, Les Rémois ds
OEuvres, éd. J. Schiffren, t.1, p.493);
2. 1761 fig.
peintre de la nature [en parlant de M
lleClairon] (
Voltaire,
Epîtres, LXXXI, A Daphné ds
OEuvres, éd. Paris, Beaudoin, 1827, t.17, p.207);
3. 1785 «femme qui s'adonne à la peinture»
cette habile peintre (
Le peintre anglais au Salon, p.24 ds
Brunot,
ibid.); 1787 empl. adj.
femme-peintre (
Lettre d'un amateur de Paris..., p.20 ds
Brunot t.6, p.754, note 8). Du lat. vulg.
*pinctor, -oris, réfection du class.
pictor «peintre» d'apr. le verbe
pingere, v.
peindre. L'a. fr.
peintor représente l'acc.
*pinctorem.