PATRIARCHE, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. Hist. ecclés. «chef des premiers sièges épiscopaux»
ca 1100 titre de l'évêque de Jérusalem (
Roland, éd. J. Bédier, 1568);
ca 1200 d'Antioche (
Godefroi de Bouillon, 213 ds T.-L.); 1216 de Constantinople (
Robert de Clari,
Conquête de Constantinople, LXVIII,
ibid.);
2. ca 1170 «chef de race de l'Ancien Testament antérieurement à Moïse [personnages réputés de très grande longévité]» (
Rois, I, I, 2, éd. E. R. Curtius, p.3: del
patriarche Jacob; I, XXV, 11, p.50: Li ancien
patriarche de ki descendirent li Judeu);
ca 1230 (
Guillaume Le Clerc,
Tobie, 42 ds T.-L.: li treis
patrïarche Abraham, Ysaac e Jacob);
3. 1672, 6 juin «vieillard d'apparence vénérable père d'une nombreuse lignée» [en raison des traits prêtés aux patriarches dans l'iconographie de l'A.T.] (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t.1, p.565: M. de La Rochefoucauld ne sait rien encore; il sera sensiblement touché; car il est
patriarche et connoît quasi aussi bien que moi la tendresse maternelle). Empr. au lat. chrét.
patriarcha (gr. π
α
τ
ρ
ι
α
́
ρ
χ
η
ς,
Septante) «chef de race chez les Hébreux» (
iiies., Tertullien), fig.
patriarcha deorum désignant Jupiter;
patriarchae haereticorum philosophi; titre honorifique attribué à partir du
ives. au pape et aux évêques de Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem (
ives. Vopiscus), ultérieurement à d'autres évêques (Grégoire le Grand ds
Blaise Lat. chrét.; autres textes des
vie-
xes. ds
Nierm. pour des évêchés de Gaule).