PATOIS, -OISE, subst. masc. et adj.
Étymol. et Hist.1. 1285 «langue incompréhensible, grossière» (
Jacques Bretel,
Tournoi Chauvenci, éd. M. Delbouille, 683);
2. déb. XIV
es. [date du ms.] «parler local» (
Brunet Latin,
Trésor, I, 1 var., éd. F. J. Carmody, p.18); 1572 adj. (G.
Brocherel,
Arte Popolare Valdostana, p.132 ds
FEW t.8, p.35a). Selon
John Orr,
Étymol. et sém. du mot patois ds
Essais d'étymol. et de philol. fr., Paris, 1963, pp.61-75,
patois (d'abord
*patoi, puis
patois, en raison de la fréq. du suff.
-ois (
-ais*) qui a servi à former des noms de lang., et d'une façon plais., en a. fr. et m. fr., des noms de lang. fantaisistes, de jargons, de manières de parler, et p.ext., de comportements:
beguois, clerjois, gabois, jargonnois, sotois, etc.) serait un déverbal de l'a. fr.
patoier «agiter les mains, gesticuler (pour se faire comprendre, comme les sourds-muets)», puis «se comporter, manigancer», dér. de
patte* au moyen du suff.
-oyer*.
Patois, suivant l'évol. sém. de
patoier, aurait d'abord, selon J. Orr, signifié «gesticulation» puis «comportement; comportement grossier» et «langage particulier (p.ex. le babil des enfants, le jargon des oiseaux, un langage rustique ou grossier)». V. aussi
Y. Malkiel et
K.-D. Uitti,
L'a. fr. gab-ois, ir-ois, jargon-ois ds
R. Ling. rom. t.32 1968, pp.126-174, et en partic. pp.139-140, qui, à la suite de
J. Thomas,
Dialecte et patois ds
Romanica Gandensia t.I, 1953, p.95, rejette la citat. du
Roman de la Rose comme 1
reattest.