PATIN, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. a) 1260 «chaussure à semelle épaisse» (
Etienne Boileau, Métiers, 286 ds T.-L.);
b) 1933 «pièce de tissu sur laquelle on pose le pied pour avancer sans salir le parquet» (
Malègue, loc. cit.);
2. a) α) 1427 «sorte de galoche qu'on transforme en patin pour aller sur la glace, par la simple addition, soit d'une ferrure pour patiner, soit de clous pour éviter de glisser» (
Laborde, Ducs de Bourgogne, t.2, p.384: pour ferrer iij paires des dits
patins pour aler sur la glace); de nouv.
ca 1475-1506
patins de Hollande (
Jean Molinet,
Chron., éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t.1, p.421);
β) 1864 «le patinage» (
Erckm.-
Chatr., Ami Fritz, p.157);
γ) 1876 romand «pièce placée sous certains traîneaux» (
Chabloz, Hist. du Canari Abram Nicole ds
Pierreh.); 1916 can.
patins du traîneau (
Hémon, loc. cit.); 1935 fr. (
Ac.);
b) 1845-46 «patins à roulettes» (
Besch.); 1868
patins à roulettes (
Littré);
3. a) α) 1676 techn. (
Félibien, pp.683-684: On nomme ...
Patins des pieces de bois posées sous les Eschiffes et dans lesquels sont assemblés les noyaux des Escaliers, et encore dans la construction de plusieurs machines où les
patins servent comme de pieds);
β) 1832
chaise à patins (
Balzac, Curé Tours, p.197);
b) 1908
frein à patin (
Alvin, loc. cit.);
4. 1927
rouler un patin (d'apr.
Esn.); 1928 (
Lacassagne, Arg. «milieu», p.181). Dér. de
patte*; suff.
-in*. Patin au sens 4, est peut-être un déverbal de
patiner2* et l'expr.
rouler un patin est elle-même prob. due à la vogue du patin à roulettes, d'apr.
rouler à patins (
cf. Cellard-
Rey). Pour l'hist. du mot, v.
R. Ling. rom. t.49, 1985, pp.319-320, note 4.