PATIENCE1, subst. fém.
Étymol. et Hist.I. 1. 1
remoitié du
xiies. «vertu qui fait supporter les adversités» (
Psautier d'Oxford, 51, 5 ds T.-L.); 1174-78
prendre en pacïence (
Etienne de Fougères,
Le Livre des Manières, éd. R. A. Lodge, 783);
2. 1176 «fait de supporter avec douceur les défauts d'autrui» (
Chrétien de Troyes,
Cliges, éd. A. Michea, 5731);
3. 1256 «persévérance à faire quelque chose malgré les obstacles» (
Jeux-Partis Français, Jehan Bretel a Lambert Ferri, éd. A. Lånfgors, 62, 50, I, 234); 1798
ouvrage de patience (
Ac.); 1845-46
jeu de patience (
Besch.);
4. 1549 «tranquillité avec laquelle on attend ce qui tarde à venir ou à se faire» (
Est.); 1604
prendre patience (
Montchrestien,
Carthaginois, 119 ds
IGLF); 1798
patience d'Allemand (
Ac.);
5. 1548 «interjection invitant à prendre patience» (
Rabelais,
Quart Livre, VI, éd. R. Marichal, p.54).
II. 1. 1752 terme de blason «salamandre représentée dans le feu» (
Trév.);
2. 1811, 9 juill. «jeu de cartes» (
Stendhal,
Journal, t.3, p.287: elle a fait une
patience pour voir si je me marierais);
3. 1831, 16 avr.
patience à nettoyer les boutons (Arrêté, in P. J.
Bemelmans,
Recueil administratif, t.3, p.447 ds
Quem. DDL t.16);
4. 1868 «appui de stalle sur lequel on peut se reposer lorsqu'on est debout» (
Littré). Empr. au lat.
patientia «action de supporter, d'endurer».