PATELIN1, -INE, subst. masc. et adj.
Étymol. et Hist.A. Subst.
1. 1460 «langage» (
Guillaume Alexis,
Les Faintes du monde, 860 ds
OEuvres poétiques, éd. A. Piaget et E. Picot, t.I, 118); en partic.
ca 1477
pathelin «propos sournois, artificieux» (
Messieurs de Mallepaye et de Baillevent ds
Théâtre fr. avant la Renaissance, éd. E. Fournier, p.118); encore mentionné ds
Littré;
2. ca 1464 nom propre «nom d'un avocat retors» (
La Farce de Maistre Pathelin); 1538 «homme souple et artificieux» (
Est.).
B. Adj.
1. 1571 «qui tâche, par des flatteries ou de belles paroles, à tromper ou simplement à arriver à ses fins» (
La Porte,
Epith.);
2. 1735 «(d'une attitude) empreint d'une douceur hypocrite» [
regarder qqn d']
un air patelin (
Mouhy,
Paysanne parvenue, p.4). Dér., à l'aide du suff.
-in* −prob. sur le modèle de
gobelin* −du rad. onomat.
patt-, v. aussi
patois; la nuance «rusé, artificieux» qui caractérise très tôt «langage» vient sans doute du personnage de Maistre Pathelin qui dupe les gens par de belles paroles, d'où le sens du subst. «homme souple et artificieux», et par la suite celui de l'adj. Il est probable que le sens premier de
patelin «langage» est à l'orig. du nom de Maistre Pathelin dont il est dit que «Tant de langaiges il fatroulle» (
Maistre Pathelin, éd. J. Cl. Aubailly, 776) et qu'«Il ne cessera Huy de parler divers langaiges» (
ibid., 854-55),
cf. G. Frank ds
Mod. Lang. Notes, t.56, 1941, pp.42-47; l'hyp. de
Sain. Lang. Rab. t.2, p.378, qui fait de
patelin un dér. de
patiler, pateler (
FEW t.21, p.220b) à laquelle semble se rallier
Spitzer ds
G. Frank,
loc. cit., p.47, note 12, est peu probable.