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PASSÉ1, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. a) 1524 «le temps passé, les faits écoulés» (P. Gringore, Blason des Heretiques ds OEuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, p. 319); b) 1656 «ce qu'on a fait dans le passé» (Pascal, Lettre aux Roannez ds OEuvres, éd. Lafuma, p.270); 2. 1550 gramm. (L. Meigret, Tretté de la grammere françoeze, p.142: passé indeterminé, passé perfect); 3. 1580 «défunt» (B. Palissy, Discours admirable ds OEuvres, éd. A. France, p.427); 4. 1826 broder au passé (Peuchet, Hist. philos. et pol. des etablissemens et du comm. des Européens dans l'Afrique septentrionale, t.2, p.407). Part. passé de passer* pris subst.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
I. 0. temps passé loc. nom. masc. « temps situé dans une époque révolue ». Attesté depuis 1er tiers 14e siècle (PrunB, page 76 = DMF2 s.v. acceptable : La dame, qui avoit maniere Douche et courtoise et aceptable, L'assist par dessus lui a table Et ly monstra plus d'amisté Qu'onques n'ot fait ou temps passé). - 
I. A. passé subst. masc. « temps situé dans une époque révolue ». Attesté depuis 1524 (Gringore, Blazon, page 319 : Car à bout vint de son intention Contre heresie, et veneration De ymages est comme du passé [« comme par le passé »] faicte). - 
II. passé subst. masc. « faits appartenant à un temps situé à une époque révolue ». Attesté depuis 1496 (AndrVigneSMartD, page 319 = DMF2 : BOURREAU. Il montent tous deux au hault de l'eschelle, puis le bourreau lui mect a point son cas en disant ce qui s'ensuit : Mon amy, au temps advenir Ne pencez plus, mais du passé Veillez vous present souvenir, S'en bien vous l'avez compassé). Si dans cette première attestation, il pourrait encore s'agir d'une ellipse en discours (par référence à temps advenir), la fixation de l'ellipse en langue est assurée pour 1524 au plus tard (cf. ci‑dessus I. A.). - 
I. B. 0. passé subst. masc. « temps situant l'énoncé dans un moment avant l'instant présent » (grammaire). Attesté depuis 1550 (Meigret, Traité, page 69 : trois manières de temps principales qui sont le présent, le passé et le futur). - 
I. B. 1. b. passé défini loc. nom. masc. « temps simple exprimant un fait achevé qui s'est produit à un moment déterminé du passé, sans idée de durée ». Attesté de 1798 (Ac5 s.v. prétérit : Nous avons dans le François plusieurs prétérits : Un prétérit imparfait ou présent relatif, je lisois ; Un prétérit ou passé défini, je lus) à 1913 (Bally, Langage, page 107, in Frantext : le passé défini a disparu de la langue parlée, mais la langue littéraire continue à l'imposer). Cependant, on trouve toujours des attestations de cette locution chez certains auteurs, tant chez les grammairiens (2008, Grevisse14, page 1093 : Le passé simple [ou passé défini]) que chez les écrivains (1967, Gracq, Lettrines, page 87, in Frantext : le contingentement des adjectifs, l'emploi permis ou non du présent, du passé défini ou de l'imparfait […] ce sont des questions qui ne m'obsèdent pas). - 
I. B. 2. b. passé indéfini loc. nom. masc. « temps du passé formé du présent de l'auxiliaire et du participe passé du verbe conjugué, exprimant essentiellement une action passée, entièrement accomplie, mais dont la date n'est pas précisée ». Attesté de 1803 (Destutt de Tracy, Élémens, page 215, in Frantext : Ce tems ne désigne donc par lui‑même aucune époque du passé ; et sous ce rapport, il est bien nommé passé indéfini) à 1903 (Larousse2 s.v. passé : Passé indéfini, Temps passé, soit entièrement écoulé, soit qu'il en reste encore quelque portion à s'écouler). Cependant, on trouve toujours des attestations de cette locution chez certains grammairiens (encore 2008, Grevisse14, page 1094 : Le passé composé [ou passé indéfini]). - 
I. B. 1. a. passé simple loc. nom. masc. « temps simple exprimant un fait achevé qui s'est produit à un moment déterminé du passé, sans idée de durée ». Attesté depuis 1847 (Laveaux, Difficultés, page 684 : le passé simple ne peut s'employer au lieu du passé composé). - 
I. B. 2. a. passé composé loc. nom. masc. « temps du passé formé du présent de l'auxiliaire et du participe passé du verbe conjugué, exprimant essentiellement une action passée, entièrement accomplie, mais dont la date n'est pas précisée ». Attesté depuis 1847 (Laveaux, Difficultés, page 684 : Le passé composé peut s'employer au lieu du passé simple). - 
I. B. 3. passé antérieur loc. nom. masc. « temps du passé formé du passé simple de l'auxiliaire et du participe passé du verbe conjugué, exprimant essentiellement une antériorité par rapport à une autre action passée dont le verbe est au passé simple ». Attesté depuis 1845 (Bescherelle s.v. passé : Passé antérieur. Il désigne une chose qui a été terminée immédiatement avant qu'une autre chose également passée ait eu lieu). - 
I. B. 4. passé surcomposé loc. nom. masc. « temps du passé constitué d'une suite de deux auxiliaires et d'un participe passé, et exprimant l'aspect accompli et le temps passé par rapport à un passé de l'énoncé ». Attesté depuis 1929 (Therive, Querelles, volume 1, page 37 : Et quelqu'un devant moi s'est indigné de la forme "ils ont eu compris". Elle est pourtant bien connue et classée désormais sous le nom de "passé surcomposé"). On relève un précurseur de cette formation dès le 19e siècle : 1847 (Laveaux, Difficultés, page 684 : Les grammairiens […] appellent j'ai eu fait, prétérit ou passé antérieur sur‑composé). - 
III. A. passé subst. masc. « point de soie plate couvrant l'étoffe à l'envers comme à l'endroit » (broderie). Attesté depuis 1826 (Raynal, Histoire, volume 2, page 407 : Nulle part aussi on ne travaille mieux l'or pour broder au passé sur le beau maroquin que les Orientaux préparent). - 
III. B. passé subst. masc. « trajet accompli par une jambe lorsque la danseuse veut envoyer sa jambe en arabesque sans effectuer le grand tour de jambes » (chorégraphie). Attesté depuis 1967 (cf. supra). - 

Origine :
I. 0. Formation française : composé du substantif temps* et du participe passé passé (passé, -ée*) du verbe passer. Cf. von Wartburg in FEW 7, 711a, *passare I 2 a.
I. A./B., II. et III. Formation française : ellipse de temps passé (cf. ci‑dessus I. 0.). Le produit de cette ellipse a par la suite développé des sens secondaires dans la langue générale (II. [15e siècle]) et dans les langues techniques de la grammaire (I. B. 0. [16e siècle]), de la broderie (III. A. [19e siècle]) et de la chorégraphie (III. B. [20e siècle]). Dans le sens grammatical, passé a évincé presque entièrement son synonyme plus ancien prétérit*. Au début du 19e siècle, le substantif s'est fixé dans deux composés inspirés de prétérit défini et de prétérit indéfini (I. B. 1. b. et I. B. 2. b., cf. prétérit* 2. b. et 2. c.), formations qu'ils ont marginalisées avant de céder à leur tour leur place, au début du 20e siècle, à passé simple et passé composé (I. B. 1. a. et I. B. 2. a.). Deux composés moins fréquents (I. B. 3. et I. B. 4.) complètent le tableau.


Rédaction TLF 1986 : Évelyne Bourion. - Mise à jour 2008 : Ludovic Holbecq.. - Relecture mise à jour 2008 : Marta Andronache ; Éva Buchi ; Jean-Paul Chauveau ; Gilles Petrequin ; Thomas Städtler ; Nadine Steinfeld ; André Thibault.