PASSE1, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. a) 1368 «passage» (Arch. Nord B 15279, fol. 36: Pour demi cent de broques mises a pluiseurs
passes servans a prendre loutres et autres males bestes);
b) 1383 «but, au jeu de javelines» (Arch. JJ 122, pièce 337 ds
Gdf);
c) 1611 jeux «endroit par où la bille ou la boule doit passer» (
Cotgr., d'où 1648 fig.
être en passe de + inf. «être en position favorable pour» (
Scarron, Virgile travesti, livre 7, éd. 1786, t.4, p.440); 1671 au propre
être en passe «être assez proche de la passe pour pouvoir mettre dedans» (
Pomey); 1704
être dans une belle passe (
Trév.);
d) 1691 mar. (
Ozanam);
e) 1773 «tour que fait un cordage sur une poulie ou un corps quelconque» (
Bourdé de Villehuet, Manuel des Marins, t.2, p.136);
f) 1828-29 arg. «peine de mort, guillotine» (
Vidocq, Mém., t.1, p.383 et t.2, p.289 [p.allus. à la lunette de la guillotine, v.
Esn.]);
2. a) ca 1375 vénerie «(d'oiseaux) action de passer (et endroit par où ils passent)» (
Modus et Ratio, éd. G. Tilander, § 135, synonyme de
passée, v. glossaire); 1549 «
id.» (
Est., p.668);
b) 1669 escr. (
Widerhold);
c) 1750 «dernière façon qu'on donne à certaines couleurs en les passant légèrement dans une cuve de teintures» (
Hellot, Teinture, p.167);
d) 1779 danse (
C. J. Dorat, Coup d'oeil sur la litt., le Déluge, acte 1, p.196);
e) 1828-29
mot de passe, v.
mot; f) 1829
maison de passe (d'apr.
Esn.);
3. a) 1424 «lisière (d'un drap)» (Arch. JJ 173, pièce 151 ds
Gdf);
b) 1690 «petite somme destinée à rétablir la valeur primitive d'une monnaie qui avait été réduite» (
Fur.);
c) 1690 jeux (
Fur.:
Passe, signifie aussi le jeu ordinaire que celuy qui tient les cartes est obligé de mettre à son tour);
d) 1835 impr.
main de passe (
Ac.). Déverbal de
passer*; au sens arg. «étreinte rapide qu'une prostituée accorde à son client» à rapprocher du sens de
passe, en escr.,
cf. faire une passe au collet «contenter une femme» (
Le Roux, p.138), v.
Esn. et
Cellard-
Rey.