PARVIS, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. Ca 1200
parevis «place située devant la façade d'une église, d'une cathédrale» (
Dialogues Grégoire, 212, 6 ds T.-L.);
ca 1223
parvis (
Gautier de Coinci, éd. V. F. Koenig, II
Mir. 25, 142);
2. 1535 «ensemble de cours successives et concentriques qui entouraient le sanctuaire du temple de Jérusalem» (
Olivetan, trad. de la Bible, II Par. 4, 9 ds
Kunze, p.92);
3. 1804
célestes parvis «paradis» (
Delille,
Paradis perdu, t.1, p.211). Du lat. chrét.
paradisus (v.
paradis) «parc, enclos» qui, d'abord en Italie du Sud, a pris le sens de «place située devant la façade d'une église»; le δ gr. de π
α
ρ
α
́
δ
ε
ι
σ
ο
ς , prononcé à basse époque comme une spirante dentale, phonème inconnu du roman d'Italie, a prob. été rendu dans la même région par un [ν]. V.
Nyrop,
Hist. étymol. de deux mots fr. (haricot, parvis), 1918;
FEW t.7, p.616;
Kahane,
Byzanz, col. 368, 434, 446; ces derniers aut. proposent une infl. de π
ε
ρ
ι
β
ο
́
λ
ι
ο
ν «jardin d'un cloître», plusieurs fois associé à π
α
ρ
α
́
δ
ε
ι
σ
ο
ς «
id.» chez des écrivains byz. L'a. fr. a également connu
pareïs, parevis, parvis au sens de «paradis»:
ca 1100
pareïs (
Roland, éd. J. Bédier, 1135),
ca 1185
parewis (
Marie de France,
Purgatoire, 137 ds T.-L.),
ca 1220
parvis (
Simon,
Trois ennemis de l'homme, 612,
ibid.).