PARTIAIRE, adj.
Étymol. et Hist.1. 1514 dr.
tenir bestail en compagnie partiaire «en partageant le gain et la perte» (
Coutume de Saint-Sever, [domaine gasc.] titre III, § 13 ds
Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t.4, 929a: tenir et prendre bestail estranger en compagnie
partiaire, vulgairement appellée
gazaille [v.
FEW, t.17
s.v. frq.
*waidanjan]); 1559
mestayer partiaire «qui partage avec le seigneur les fruits du domaine» (
Coutume de Touraine, XIII, CXIII, ds
Nouv. coutumier gén. t.4, p.652b); 1611
campagne partiaire (
Cotgr.); 1804
colon partiaire (
Code civil,
loc. cit.);
2. 1903 dr. romain
legs partiaire (
Nouv. Lar. ill.). Empr. au b. lat. jur.
partiarius «qui a une partie, qui participe à»:
partiarius legatarius;
partiarius colonus; très usité en lat. médiév. au sens de «co-partageant, métayer» dep. le
ixes. ds
Nierm. Tandis que pour exprimer le partage des fruits, la plus grande partie du domaine fr. a eu recours aux dér. du lat.
medietas (v.
métayer et ses dér.),
partiarius a été utilisé dans certaines parties du domaine occitan, notamment en Gascogne et en Auvergne:
cf. l'empr. a. prov.
parsayre «co-propriétaire» (
xives.
Guilhem Ademar,
OEuvres, éd. K. Almquist, XIV, 16, var. ms. R; la leçon
parciare donnée ds
Arch. St. n. Spr. t.35, 1864, p.101a [
cf. Levy (E.)
Prov., s.v. parciador] est lue par K. Almquist, p.236:
pareiare [ms. de Milan,
xives.]), à rapprocher de la forme pop. corresp.: a. prov.
parcier «co-partageant», très rare (
Bertran de Born ds
OEuvres, éd. A. Stimming, 1
reéd. 1879, 15, 26, var. mss U, K, p.306; ni la 2
eéd. 1913, ni l'éd. A. Jeanroy des
Poésies amoureuses, I, 26, ni l'éd. C. Appel 4, 26 ne relèvent cette var. de
parier) et son dér.
parceira «part des fruits de la terre» (1195, Clermont-Ferrand ds
Brunel, acte 282, 20 et 40), mots auxquels correspondent respectivement les subst. m. fr.
parcier «co-partageant» 1407 doc. prob. région bourguignonne ds
Gdf., et parciere «droit perçu sur les récoltes» (
xv,Bourbonnais,
ibid.);
cf. également l'a. béarnais
parserie «métayage» (doc. Arch. B.-Pyr. ds
Lespy-
Raym.). Les corresp. rom.: esp.
parcero (937
parcera ds
Cor.,
s.v. aparcero), cat.
parcer (1283 ds
Alc.-
Moll.), port.
parceiro sont issus de
partiarius; v.
FEW t.7, p.675b.