PARRAIN, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. a) a/
) Début
xiies.
parain «celui qui tient un enfant sur les fonts baptismaux et qui ensuite veille à son éducation religieuse» (
St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 89; var. du ms. A [début
xiii]:
parin, v. éd. E. G. R. Waters);
b/) 1690 p.anal. (
Fur.,
s.v. parrein: les cloches qu'on baptise ont aussi des
parreins et marreines);
b) av. 1615 «celui qui donne un nom à un ouvrage, à une chose» (
E. Pasquier,
Recherches de la France, éd. 1621, p.880: Un Tribonian
parrain de cette nouvelle oeconomie de Droict);
2. a) 1740 «chevalier qui présente le novice à sa réception» (
Ac.);
b) 1867 «celui qui présente quelqu'un dans un cercle, dans une société savante» (
Baudel.,
Curios. esthét., p.93);
c) 1866 «chacun des deux membres de l'Académie française qui accompagnent le récipiendaire» (
Amiel,
loc. cit.). Issu, par substitution du suff.
-anus au suff.
-inus, du lat. pop.
*patrinus «celui qui tient un enfant sur les fonts baptismaux» (att. à partir du
viiies., v.
Du Cange), dér. du lat.
patruus «oncle paternel». La forme
par(r)in est plus répandue que
par(r)ain en a. fr. (v.
Gdf. Compl. et T.-L.) et la suffixation en
-inus s'est maintenue dans de nombreux dial. (v.
FEW t.8, p.22b) ainsi que, p.ex., en ital.
padrino, esp.
id., cat.
padri et port.
padrinho. De même que
marraine* a évincé
commère*,
parrain a évincé
compère*. Voir
FEW t.8, pp.22b-23b.