PARFILER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1751 «défaire un tissu fil par fil pour recueillir et trier ceux-ci»;
boëte à parfiler «boîte servant à recueillir et classer les fils» (
Livre-journal de Lazare Duvaux, éd. L. Courajod, Paris, 1873, II, 84 ds
IGLF). Dér. de
fil* (à l'aide de la prép.
par1* et de la dés.
-er). On a pu y voir (
DG) un dér. de
parfilure conçu comme une altér. de l'a. fr.
porfileure «bordure, ganse»; en fait,
parfilure «endroit de l'ouvrage où se forment les contours du dessin marqués par des points blancs et noirs» et «résultat de l'action de parfiler, fils résultant du parfilage» n'est att. que dep. 1765 (
Encyclop. t.11,
s.v. parfiler et
parfilure) et la leçon
parfileure des éd. G.-B. Deppings et R. de Lespinasse du
Livre des Métiers (titre XCIV,
Fourreurs de chapeaus, interpolation du ms. Bibl. Nat. fr. 24069 [
xives.]) est une mauvaise lecture de
porfileure dans le ms. (
cf. aussi
parfileure en 1324 ds
Gdf.), l'a. fr.
porfileure étant un dér. de
po(u)rfiler «garnir d'une bordure» (
xiiies. ds T.-L.) lui-même dér. de
porfil (v.
profil); de même
parfilé part. passé et adj. «tissé avec des fils d'or» (
Ac. Compl. 1842), à partir duquel a été reconstitué
parfiler (
supra B), est une mauvaise lecture de
porfilé (
Rabelais,
Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, VII, 81, p.60). On note aussi
parfiler «tisser entièrement, achever de filer» (1600,
Champrepus,
Ulysse, III, p.39 ds
Hug. et
Cotgr. 1611) comp. de
par2* et de
filer*.