PARDONNER, verbe trans.
Étymol. et Hist.I. 1. Fin
xes.
perdoner vida a «faire grâce, laisser la vie à (quelqu'un qui était condamné à mort)» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 223);
2. fin
xes. «remettre à quelqu'un (la punition d'un péché)» (
ibid., 307: tu nos
perdone celz pecaz);
3. 1100 «tenir une offense comme non avenue» (
Roland, éd. J. Bédier, 2005: Ferut vos ai, car le me
pardunez);
4. mil.
xvies. formule de politesse (
Yver, Le Printemps, Troisiesme histoire ds
Conteurs français du XVIes., éd. La Pléiade, p.1197:
pardonnez moy si je ne peus mentir); 1694
vous êtes tout pardonné «terme de civilité par lequel on répond à quelqu'un qui s'excuse d'une liberté qu'il a prise» (
Ac.);
5.1573 «épargner» (
Larivey, Straparole, 2
enuict, V ds
Gdf. Compl.);
6. 1616-20 «excuser, juger avec indulgence» (
A. D'Aubigné, Histoire Universelle, VII, 23, éd. De Ruble, V, p.39);
7. 1693 «voir sans dépit chez quelqu'un» (
Racine, Phèdre, II, 5).
II. Verbe pronom.
1. 1520 «se ménager» (
G. Michel, trad. Suétone, III, 107v
ods
Hug.:
Pardonne toy, mon amy Tibere,
pardonne toy et faictz prudentement tes affaires);
2. 1606 «être pardonnable» (
Nicot: Peine qui ne
se pardonne point quelque prière qu'on face);
3. 1668 verbe réfl. (
La Fontaine, Fables, I, VII, éd. H. Régnier, I, p.79: Nous
nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes). Du lat. tardif
perdonare (att. une seule fois dans l'
Esope de Romulus [entre 350 et 500], éd. Thiele, p.157 d'apr.
FEW t.8, p.231a, v. aussi
Ern.-
Meillet, p.179a).