PAON, PAONNE, subst.
Étymol. et Hist.I. A. 1. Ca 1130 (
Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 245);
ca 1140 (
Pèlerinage de Charlemagne, éd. G. Favati 410: Asez unt venesun de cerf e de sengler, E unt gruës e gauntes et
poüns empevrez);
ca 1180 (
Marie de France,
Fables, éd. K. Warnke, 67,
De corvo pennas pavonis inveniente, 9: Des pennes al
poün s'aturne, Trestut sun cors bien en aürne) [
cf. 1668
La Fontaine,
Fables, IV, 9:
Le geai paré des plumes du paon; 1695, 19 juin, M
mede Sévigné,
Lettres, éd. É. Gérard-Gailly, t.3, p.885: leurs pauvres petits noms [des gens qui en ont pris d'illustres] à quoi l'on ne penseroit pas s'ils n'avoient point voulu prendre les plumes du
paon];
ca 1265 (
Brunet Latin,
Trésor, éd. Fr. J. Carmody, 1, 169, 1:
Paons est uns biaus oisiaus... il a le chief serpentin et vois de diauble et pis de saphir, et riche coue de diverses coulour ou se delite mervilleusement); 1578 en parlant d'une personne (
Boyssières,
Contin. des Sec. OEuv., p.83 ds
Hug.: Mais toy, plus orgueilleuse et fiere qu'un
paon...);
2. 1611 ichtyol. (
Cotgr.).
B. Empl. adj. inv. 1897
paon (
L'Illustration, 11 déc., p.486 a ds
Quem. DDL t.20); 1899
bleu paon (
Nouv. Lar. ill., s.v. bleu).
II. Ca 1393
päonne (
Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p.274, 9). I du lat.
pavo, -onis «paon». II forme fém. de
paon*;
cf. antér. l'a. fr.
paue, peue: 1180-90
peue (
Alexandre de Paris,
Alexandre, éd. E. C. Armstrong et D. L. Buffum, III, 7325), fin
xiiies. plur.
pauwes (
Sone de Nansai, 4475 ds T.-L.), formé sur le cas suj. lat., ainsi que l'a. fr.
paonesse (suff.
-esse2*): fin
xiiies. [ms. 1402] (
Placides et Timeo, éd. Cl. Thomasset, 304;
cf. R. Arveiller ds
Mél. Horrent (J.), p.10), encore relevé au
xvies.
Hug. et ds
Trév. 1752-71;
cf. également l'a. prov.
paona, pavona fin
xive-
xves. [ms. B fin
xves. (
Floretus, éd. A. Blanc ds
R. Lang. rom. t.35, p.76b).