PANTOIS, -OISE, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) 1546
couillon pantois (
Rabelais, Tiers Livre, XXVIII, éd. Screech, p.199);
b) 1550 «palpitant, haletant» (
Ronsard, Odes ds
OEuvres compl., éd. P. Laumonier, t.1, p.65);
2. ca 1584 «penaud» (
Brantôme, Des dames,
ibid., éd. L. Lalanne, t.9, p.77). Dér. régr. de l'a. fr.
pantaisier, pantoisier «palpiter, frémir» (
ca 1160,
Eneas, 8125 ds T.-L.), «haleter» (
ca 1165,
Guillaume d'Angleterre, 2731,
ibid.), att. jusqu'au
xvies. (v.
Hug.), du lat. pop.*
pantasiare «avoir des visions, rêver» (qui a vécu dans l'a. prov.
pantaizar, pantaisar, pantaiar «rêver» et
pantais «rêve, inquiétude, trouble», v.
Rayn. et
Levy (E.)
Prov.), d'où, par l'intermédiaire d'un sens «faire un mauvais rêve, un cauchemar», «haleter, être oppressé, suffoqué, hors d'haleine» (
cf. sicilien
pantasciari «être oppressé», calabrais
pantasiari «inquiéter, tourmenter», cat.
pantaixar «être oppressé, hors d'haleine sous l'effet de l'émotion», dial. de Venise et Vérone
pantes' àr «
id.», v.
REW3n
o6459 et
DEI). Le lat. est un empr., fait à une époque où le φ était encore un
-p- aspiré, au gr. φ
α
ν
τ
α
σ
ι
ω
̃ (de φ
α
ν
τ
α
σ
ι
́
α , v.
fantaisie) «faire naître une idée, se figurer, imaginer».