PANTE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1821 «paysan» (
Ansiaume ds
Esn.; le texte donne
pautre qu'Esnault propose de lire
pantre); 1836
pantre «homme simple, facile à tromper, paysan» (
Vidocq,
Voleurs, t.2, p.316);
2. a) 1820-40 (ms. Jacquinot ds
Larch. Suppl. 1889, p.79:
débiner le pante: Voler le bourgeois qu'un autre s'était réservé de voler, profiter du coup monté par un autre;
cf. tu débines mes pantres, ms. Jacquinot ds
Larch. Suppl. 1883, IX);
b) 1835 ([
Raspail],
Réf. pénit., p.2:
cavé ou
pantre «homme simple»;
harnacher un pantre «amuser un homme pour le voler»);
c) 1843
les pantes «les honnêtes gens» (
Sue,
Myst. Paris, t.8, p.142). Orig. incertaine; pour
FEW (t.7, p.560),
pante serait un dér. régr. de
pantin*.
Esn. le rapproche des termes dial.
pantre «paysan» att. dans la Bresse et le Forez (
cf. Gras 1863 et
Guillemaut 1894-1902 qui précise ,,employé injurieusement``) et
pantès, terme prov. (v.
Mistral,
s.v. pantès et
panto «rustre, manant»;
Avril,
Dict. prov.-fr., 1839-40:
pantes, pantou «terme de mépris qu'on donne à un paysan grossier et bête»), qu'il rattache à un rad. obscur (
cf. Du Puitsp. 1890,
s.v. pantuora); cependant
FEW classe le gasc.
pantre «lourdaud» (
cf. Palay 1932) dans la série de mots issus de
pantex «la panse» (v.
FEW t.7, p.568).