PANIER, subst. masc.
Étymol. et Hist.I.1. Ca 1170 «réceptacle, en osier, en jonc tressé, de dimensions et de formes variées, qui sert à contenir, à transporter des provisions, des denrées, etc.» (
Rois, éd. E. R. Curtius, IV, X, 7);
2. 1360 «objet en métal ou toute autre matière servant aux mêmes usages»
un panier d'argent (
Inventaire de Louis Ier, duc d'Anjou ds
Havard 1890); d'où
a) 1765
panier à bouteilles (
Encyclop. t.11);
b) 1768
panier pour égouter la salade (
Desgrouais,
Les Gasconismes corrigés, p.336); 1868
panier à salade (
Littré [1863,
Gautier,
Fracasse, p.247: ils le secouaient, disait-il, comme salade en
panier]); p.ext.1814
panier «voiture de police pour le transport des prisonniers» (d'apr.
Esn. 1966); 1822
panier à salade «
id.» (
Cuisin,
Vie des coulisses, p.223 ds
Quem. DDL t.3);
3. [fin
xiies. «réceptacle où l'on dépose des objets» d'apr.
Lar. Lang. fr.]
a) 1747 [éd.]
panier à ouvrage (
La Morlière,
Angola, I, 121 ds
Brunot t.6, p.1098, note 16);
b) 1848 «corbeille ou autre récipient où l'on jette ce qu'on ne veut pas conserver»
jeter au panier ici fig. (
Chateaubr.,
Mém., t.4, p.585: ils l'arrachèrent des entrailles du temps, et la jetèrent au
panier des débris); 1862
jeter une lettre au panier (
Hugo,
Misér., t.1, p.810);
4. 1652 «ruche d'abeille en panier ou en osier» (
Scarron,
Roman comique, II, XVI ds
OEuvres, Paris, J. F. Bastien, 1786, t.II, p.312);
5. a) 1681 «nasse demi sphérique à ouverture supérieure pour la pêche des homards, langoustes, crevettes...» (
Ordonnance de Louis XIV sur la marine ds
Baudr. Pêches, p.573);
b) 1834 «sorte de piège pour les oiseaux» (
Baudr. Chasses);
6. 1690 «caisse d'osier qui se plaçait devant ou derrière le coche pour les marchandises (et le cas échéant, pour les voyageurs trop pauvres pour s'offrir une autre place)» (
Fur.); 1864 p.ext. «petite voiture très légère, à caisse d'osier» (
Les pieds qui r'muent ds
Larchey,
Excentr. lang., 1865, p.232);
7. 1690 arch. (
Fur.);
8. 1720 vêt. (
Mathieu Marais,
Journal et Mémoires, éd. M. de Lescure, Paris, Firmin Didot, 1863-68, t.I, pp.377-378: [...] elles portent, sous leurs jupes, pour les rendre plus arrondies [...] une sorte de vertugadin [...] Cela s'appelle un
panier);
9. 1872 «muselière de cheval» (
Pearson,
Dict. du sport fr., Paris, p.454: le but du
panier est d'empêcher le cheval de manger sa litière);
10. 1925 sports
la balle au panier (
J. Prévost,
Plaisirs des sports ds
Petiot 1982); 1927 p.ext. «but» (
Match, 11, 1,
ibid.).
II. 1. 1450-60 «contenu d'un panier» (
Charles d'Orléans,
Rondeaux, CCCXXX ds
Poés., éd. P.Champion, t.II, p.480);
2. 1884 «ensemble de vivres qui constituent un repas» (
Zola,
Joie de vivre, p.116: reste là, je vais te préparer un
panier); en partic. 1929 «vivres emportés par un travailleur obligé de prendre ses repas hors de chez lui» (
Dabit,
loc. cit.);
3. 1963 fam.
le panier de la ménagère (
Lar. encyclop.).
III. Expr.
1. 1534
adieu, paniers, vendanges sont faictez (
Rabelais,
Gargantua, éd. M. A. Screech, XXV, ligne 48, p.170);
2. a) 1611
le pis du panier «le plus méchant de tous» (
Cotgr.); 1640
le pire du panier (
Oudin Curiositez);
b) 1675
le dessus du panier «ce qu'il y a de mieux» (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t.II, p.174: Je vous donne avec plaisir le dessus de tous les
paniers, c'est-à-dire la fleur de mon esprit...);
3. a) 1640
sot comme un panier percé (
Oudin,
loc. cit.); 1690
sot comme un panier (
Fur.);
b) 1690
panier percé «mémoire qui ne retient rien» (
ibid.); 1694
id. «personne qui dissipe son bien» (
Ac.);
4. a) 1680
ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, v.
oeuf étymol. 2 b;
b) 1870
mettre tout le monde dans le même panier (
Erckm.-
Chatr.,
loc. cit.: je les mets tous dans le même
panier);
5. 1798
faire danser l'anse du panier (
Ac.) [1622
anse du panier «achats de denrées pour un ménage qui profitent à la domestique» (
La Maltôte des cuisinières, cité par Ch.
Nisard,
Revue de l'instruction publique, 21
eannée, n
o1 ds
Littré)];
6. 1881
ne pas être du même panier «être de milieux différents» (
Maupass.,
loc. cit.);
7. 1949
panier de crabes (
H. Bazin,
Mort pt cheval, p.201). Du lat. d'époque impériale
pānārĭum «corbeille à pain», dér. de pānis «pain» (v. ce mot).