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PALEFROI, subst. masc.
Étymol. et Hist. [897 lat. médiév. parafridus; 898 parafredum, domaine germ. ds Nierm.] ca 1100 «cheval utilisé pour le voyage, p. oppos. au destrier ou cheval de bataille» (Roland, éd. J. Bédier, 479: Vus n'i avrez palefreid ne destrer); 1176-81 «cheval monté par les dames» (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M.Roques, 6653: Et l'an li [Lunete] avoit ja fors tret Un palefroi soef anblant), dans ce dernier empl., considéré comme en usage ,,in old time`` par Cotgr. et comme ,,vieux mot`` par Rich. 1680. Du b. lat. paraveredus «cheval de poste» (ives., Code théodosien), comp. de la prép. gr. π α ρ α ́ «auprès de» et du lat. veredus «cheval de poste, cheval de voyage» (ives., Ausone), relevé dès le iers., Martial, au sens de «cheval de chasse». Peut-être formé dans la partie nord des Balkans, région de contact entre lat. et gr., soit spontanément, soit sur le modèle du gr. tardif π α ́ ρ ι π π ο ς «cheval de poste» (de π α ρ α ́ et ι ̔ π π ο ς «cheval»); cf., inversement, le lat. veredus et le dér. veredarius «courrier, messager» empr. par le gr. tardif β ε ́ ρ ε δ ο ς et β ε ρ ε δ α ́ ρ ι ο ς (Liddell-Scott; v. FEW t.7, p.640b). Dans *palavredu, issu de paraveredu par dissimilation [r-r > l-r] et amuïssement de la 2eprétonique interne, le passage, très précoce, de -vr- (qui aurait régulièrement dû se maintenir) à -fr- peut s'expliquer soit par l'infl. du lat. frenum «frein», (Cor. s.v. palafrén), soit, plus prob., par celle de la forme germ. corresp. *parfret (a. h. all. pfarifrit; cf. supra les 1ersex. en -fr- relevés au ixes. dans le domaine germ.), elle-même d'orig. lat. (Fouché, p.725). Issus du même type, l'a. prov. palafrei (Guilhem de Bergueda, fin xiies. ds Rayn.) et l'a. esp. palafré (1140 ds Cor.), peut-être par l'intermédiaire du français.