PALATIN1, -INE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. 1256 adj. se dit d'un seigneur ayant une résidence qui a le titre de palais et où il rend la justice (doc. juill. ds
Layettes de l'Ec. des Chartes, t.3, éd. J. de Laborde, p.312a: Huguom, conte
palatin de Borgoigne); spéc.
ca 1265 à propos du Saint Empire (
Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 93, p.75); av. 1615 subst. «seigneur du Saint Empire qui jouait auprès de l'empereur le rôle de conseiller» (
E. Pasquier, Les Recherches de la France, éd. 1665, p.90);
2. se dit d'un seigneur titulaire d'une charge ou d'un office dans le palais d'un souverain
a) 1306 subst. au fém. (doc. ds
A. Giry, Hist. de la ville de St-Omer, p.451: Nous Mahaus, contesse d'Artois et de Bourgoingne,
Pallatine et dame de Salins); 1384 au masc. (
Cart. de Flines, 15 mars, DCLX, p.675 ds
Gdf. Compl.);
b) 1596 adj. (
Hulsius);
3. 1685
Princesse Palatine titre d'Anne de Gonzague, épouse d'Édouard de Bavière, électeur palatin (
Bossuet, lettre du 4 juill. ds
Corresp., éd. Urbain-Lévesque, t.3, p.104 d'apr.
J. Truchet, éd. des
Oraisons funèbres de Bossuet, p.243);
id. maison palatine «dynastie souveraine du Palatinat» (
Id., Oraison funèbre d'Anne de Gonzague, éd. J. Truchet, p.262);
4. 1842 adj. «qui se rapporte au palais» ici, celui des comtes palatins du Rhin (
Hugo, Rhin, p.294). Empr. au lat. médiév.
palatinus (comes) «(comte) palatin» (
ixes.), aussi subst. dans le même sens (
xie-
xiies.) et au fém. (
palatina «comtesse palatine» au
xiies.; ds
Nierm.);
palatinus signifiait en lat. class. «officier du palais impérial» (subst.) et «qui se rapporte au palais impérial» (adj.), proprement «du mont Palatin», et est dér. de
palatium (
palais1*). L'a. fr.
palaïn et
pal(l)asin,
pal(l)azin etc. (ds
Gdf. et T.-L.) sont issus de
palatinus, le second avec influence de
palais1*. Voir
FEW t.7, pp.488-489a.