PAYER, verbe
Étymol. et Hist.1. 2
emoitié
xes. réfl. «se réconcilier avec quelqu'un» (
Saint Léger, éd. J. Linskill, 108) −
xiiies., v.
Gdf. et T.-L.;
2. a) fin
xes. «se satisfaire de» (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 208);
b) 1453 (
Pierre de Provence et la belle Maguelonne, éd. A. Biedermann, p.71-72: la contesse
se tenoit fort pour payée des bonnes paroles que luy avoit dit l'ospitaliere);
3. a) 1170 trans. «donner ce qui est dû» (
Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2056);
b) 1176-80
paier de cos (
Id., Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 6242);
c) 1180 «rétribuer quelqu'un» (
Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, IV, 40);
d) 1585
payer en monnoye de singe (
Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.298);
e) 1538
payer qqc. «expier» (
Est.);
f) 1635
payer de sa personne «s'employer activement à quelque chose» (
J. de Mairet, La Sophonisbe, II, 2);
g) 1640 absol. «acquitter un droit (en parlant de marchandises)» (
Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, p.354);
4. 1875 «rapporter, donner du profit» (L.
Simonin, Rev. des Deux-Mond., 15 nov., p.90 ds
Littré Suppl.). Du lat.
pacare (dér. de
pax «paix») «faire la paix, pacifier» qui a dû être transposé à basse époque au domaine mor. au sens de «satisfaire, apaiser», d'où le sens développé dans les lang. rom. de «satisfaire, apaiser avec de l'argent», v.
REW3, n
o6132;
payer dans ce sens, s'est répandu, peut-être du Sud vers le Nord de la France, le prov.
pagar étant att. antérieurement (
ca 1137,
Cercamon, Tenson avec Guilhalmi, 54 ds
OEuvres, éd. A. Jeanroy, p.25; v. aussi
FEW t.12, p.81 et A.
Stefenelli, Geschichte des Kernwortschatzes, p.60 et p.164, note 87), en évinçant l'a. m. fr.
soudre att. du
xiieau
xives., issu de
solvere, littéral. «délier» d'où «payer, acquitter» (v. T.-L.). Le sens 4 est empr. à l'angl.
to pay (empr. au fr. au
xiiies.) att. dep.1812 dans cet empl. intrans. en parlant d'une chose, v.
NED et
Rey-
Gagnon Anglic.