PAGE1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 «jeune valet» (
Gautier de Coinci, Miracles Nostre-Dame, éd. V. F. Koenig, II Chast 10, 12);
b) 2
emoitié
xives. «jeune garçon, généralement de famille noble, attaché au service d'un prince, d'un seigneur» (
Jean d'Outremeuse, Geste de Liège, 26297 ds
A. Scheler, Gloss. philol.); 1456
estre hors de paige «être en âge de cesser d'être page» (
A. de La Sale, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p.65); 1532 au fig.
être hors de page «être affranchi de toute dépendance» (
Rabelais, Pantagruel, Prol., éd. V. L. Saulnier, p.7);
2.1847 mode
page-agrafe (
J. femmes, loc. cit.); 1868
page (
Littré);
3.1874 vén. «jeune cerf dont un vieux s'accoste pour donner le change» (
Lar. 19e). Orig. incertaine. Un empr. à l'ital.
paggio (dep. 2
emoitié du
xives.,
Filippo Villani ds
Tomm.-
Bell.), qui serait issu du gr. π
α
ι
δ
ι
́
ο
ν par l'intermédiaire d'une forme romanisée
páidiu (
Diez3p.232;
Bl.-
W.4-5;
FEW t.7, p.475a) fait difficulté en raison de l'antériorité du mot fr. (
cf. aussi angl.
page, dep. 1300 d'apr.
NED, empr. au fr.).
F. Holthausen (ds
Anglia, Beiblatt t.14, p.336), suivi par
DEI, propose comme étymon le lat.
pathicus «sodomite passif» (ds
OLD), lui-même empr. au gr. (v.
Liddell-Scott), mais cette hyp. fait difficulté du point de vue hist. (v.
REW3n
o6150 et
Cor.-Pasc., s.v. paje).
L. Spitzer (ds
Z. rom. Philol. t.42, pp.340-342) propose un lat. *
pagicus «paysan» (dér. de
pagus) mais cette hyp. ne convient ni du point de vue sém. (v.
FEW, loc. cit.) ni du point de vue phonét. (v.
Cor.-
Pasc., loc. cit.); un lat. vulg. *
pageus, lui aussi dér. de
pagus (C. A.
Rice ds
Language t.9, pp.309-310) est tout aussi invraisemblable.