PACIFIQUE, adj.
Étymol. et Hist.1. Dr.
a) 1462
possession pacifique (
Approbation et confirmation des Ordonnances et coutumes de la ville de Mimizan [Landes] ds
Ordonnances des rois de France, t.15, p.631);
b) 1463 (
Lettres de Louis XI, éd. J. Vaesen et É. Charavay, t.2, p.100: lors serions
seigneur pacific de toute la conté de Roussillion); 1539
possesseur pacific (
Nouv. Cout. général (Bretagne), éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, t.4, p.297);
2. a) α) 1496
paciffique «qui aspire à la paix, tranquille (d'une personne)» (
Andrieu de La Vigne,
Mystère de St Martin, éd. A. Duplat, 148);
β)1546 subst. «celui qui, aimant la paix, s'abstient de toute violence» (
Bible, impr. Genève, J. Girard,
Matth. 5, 9 d'apr.
FEW t.7, p.460b);
b) α) fin du
xves. [ms.]
estat pacificque (
Mystère de la Passion de Troyes, ms. Bibl. Troyes, 2282, t.1, f
o130 r
od'apr. J.-Cl.
Bibolet,
Thèse dactylographiée, Paris, 1983, t.3, p.202);
β) 1616 [éd.] «qui n'est pas troublé, où règne le calme» (
A. d'Aubigné,
Hist. univ., livre IV, chap. 21, Maillé, t.1, 1
repartie, p.255: toutes choses estoient
pacifiques en touttes les terres du Roi Philippes);
3. 1523 [éd.] «qui procure la paix, la tranquillité (des choses)» (
Lefèvre D'Etaples,
Nouv. Test., t.2, f
o134 r
o);
4. [1525?]
mer pacifique (
Fabre,
Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz es Isles et Mollucques, Paris, f
o14 r
o: En ces trois moys et vingt iours alerent quatre mille lieues en ung gouffre par la
mer pacifique. Et est bien pacifique car en tout ce temps sans veoir terre aulcune ne eurent orage ne tempeste); 1765
Ocean Pacifique (
Encyclop.). Soit empr. au lat.
pacificus «qui établit la paix» (v.
pacifier), soit empr. au prov.
pacific, att., dans un sens jur., au
xives. (
pacific senhor, Chron. des Albigeois ds
Hist. gén. du Languedoc, éd. 1737, t.3, 2
epartie, col. 20); aussi en 1375 ds
Pansier t.3. Voir
FEW t.7, pp.460b-461a et
Du mot au texte: actes du 3eColloque Internat. sur le Moyen Français, publ. par P.Wunderli, 1982, p.105.