PÂQUE, PÂQUES, subst.
Étymol. et Hist.1. a) Fin
xes.
Pasches «fête juive» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 89);
ca 1170
Pasche (
Rois, éd. E. R. Curtius, p.223 [II
Rois 23, 21]); fin
xiiies.
Pasque (M. v.
Orelli,
Der altfr. Bibelwortschatz des Neuen Testamentes im Berner Cod. 28, p.304 [
Luc 22, 1]);
b) ca 1235
pasque «agneau pascal» (
Bible de l'Université de Paris, ms. B.N. fr. 899, f
o86 ds
Trénel, p.344 [
Deut. 16, 2]: tu sacrefieras
pasque); 1694
immoler la Pasque (
Ac.);
ca 1382 (
Raoul de Presles,
Bible fr., ms. B.N. fr. 153, f
o327 v
ods
Trénel, p.344 [II
Chron. 30, 18]: mengea la
pasque);
2. a) 2
emoitié
xes. fém. plur.
Paschas «fête chrétienne» (
St Léger, éd. J. Linskill, 80);
ca 1140 fém. sing.
la Pasche (
Geoffroi Gaimar,
Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3153);
ca 1170 fém. sing.
Pasque (
Chrétien de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 27); 1680 masc. sing.
Pâque (
Rich.); 1694 masc. sing.
Pasques (
Ac.); 1474 loc.
faire ses Pasques «communier» (
J. de Roye,
Chron. scandaleuse, éd. B. Mondrot, t.1, p.308); 1845-46
à Pâques ou à la Trinité (
Besch.,
s.v. Trinité);
b) av. 1170
Pasche Flurie «Pâques fleuries, le dimanche des Rameaux» (
Wace,
Rou, III, 2248, éd. A. J. Holden, t.1, p.256). Du lat. chrét.
Pascha «la Pâque juive; l'agneau pascal que les Juifs mangeaient pour célébrer la Pâque; l'Agneau pascal, Jésus-Christ (N. T.); Pâques, fête chrétienne» (
Blaise Lat. chrét.), empr. au gr. π
α
́
σ
χ
α, mêmes sens, et celui-ci, par l'intermédiaire de l'araméen
pasḥa, à l'hébr. biblique
pesaḥ
«Pâque; agneau pascal», dér. du verbe
pasaḣ
«passer devant, épargner» (v.
Bible Suppl. 1960). En a. fr. et m. fr., les fêtes juive et chrétienne étaient désignées indifféremment par
Pasque ou
Pasques; c'est seulement apr. le
xves. que la distinction sém. a été marquée par la graphie,
Pasque désignant la fête juive et
Pasques la fête chrétienne (
cf. Trénel, p.81).