PÂMER, verbe intrans.;PÂMER (SE), verbe pronom.
Étymol. et Hist.A. Intrans.
1. a) ca 1050 part. passé adj.
pasmede «défaillante, évanouie» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 425);
ca 1100
pasmer «défaillir, s'évanouir» (
Roland, éd. J. Bédier, 1348);
b) ca 1100 réfl. «
id.» (
Roland, 1988);
2. a) ca 1200 «perdre le contrôle de soi, être dans un état second sous l'effet d'une vive émotion» (
Beuve de Hantone, éd. A. Stimming, I, 4706 ds T.-L.);
b) 2
emoitié
xiiies. réfl. «
id.» (
Jacques de Baisieux,
Le Vessie a prestre,
Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, III, 106, vers 312, p.116);
3. 1681 blas. adj. (
Menestrier,
Abrégé méthodique des principes héraldiques, p.179:
Pasme [se dit] du Dauphin sans langue, la hure ouverte);
4. 1857 réfl. «se dessécher sous l'effet de la chaleur (en parlant de fleurs)» (
Baudel.,
Fl. du Mal, p.131).
B. Trans. rare 1550 «faire se pâmer» (
Des Autels,
Repos, p.32 ds
Hug.). D'un lat.
*spasmare, dér. du lat.
spasmus (du gr. σ
π
α
σ
μ
ο
́
ς «spasme, convulsion») que l'on retrouve dans l'a. et m. fr.
espame «évanouissement», l'ital.
spasimo (
DEI) et le cat.
espasme (
Alcover);
*spasmare s'est réduit à un type
*pasmare (
cf. lat.
pasmus,
ves.
Marcellus Empiricus, d'où cat., esp.et port.
pasmo, v.
M. Niedermann ds
Vox rom. t.5, 1940, p.183), soit par dissimilation (
cf. REW3), soit sous l'infl. d'un croisement avec le gr. π
α
λ
μ
ο
́
ς terme de méd. au sens de «palpitation, battement du pouls» (
FEW t.12, p.139b).