OUTRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. Verbe trans.
1. 1160-74 «dépasser (quelqu'un) en marchant» (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 15481 Ultre s'en quiderent passer E les altres conreiz
ultrer Mais Normant a estal s'esturent);
2. av. 1616 «pousser (quelque chose) au delà des bornes» (
A. d'Aubigné,
Vie, XLVIII ds
Gdf. Compl.);
3. 1660
oultrer «offenser» (
Oudin Fr.-Esp.).
B. Part. passé et adj.
1. 1
remoitié du
xiiies. «vaincu» (
L'Estoire del Saint Graal ds
The Vulgate Version of the Arthurian Romances, éd. O. Sommer, t.1, p.278: il ma hui conquis et
outre en bataille cors a cors);
2. ca 1245 «excessif» (
Philippe Mousket,
Chron., 4355 ds T.-L.);
3. 1542
outré de «pénétré de, rempli de» (
Amadis de Gaule,
Tiers Livre, 9 ds
Hug.: En ceste pensée,
oultrée de trop ardente amour, se trouva si lasse qu'elle s'endormit);
4. a) 1580 «indigné» (
Montaigne,
Essais, I, 11, éd. P.Villey et V.-L. Saulnier, p.422:
outré jusques au vif d'une offence);
b) 1671 «qui passe les bornes dans sa conduite, ses sentiments (d'une personne)» (
La Fontaine,
Clymène, 189 ds
OEuvres, éd. Ad. Régnier, t.7, p.156). Dér. de
outre2*; dés.
-er.