OURS, subst. masc.
Étymol. et Hist.I. A. 1. Zool.
a) ca 1100
urs (
Roland, éd. J. Bédier, 30);
b) α) ca 1680
ours blanc (
Rich.);
β) 1838
ours polaire (
Brard);
c) 1797
ours brun (
Voy. La Pérouse, t.2, p.190);
2. a) α) ca 1500
marchander de la peau de l'ours jusques ad ce que la beste fust morte (
Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t.2, p.21);
β) 1668
il ne faut jamais vendre la peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre (
La Fontaine, Fables, V, 20, 38 ds
OEuvres, t.1, p.430); 1814
vendre la peau de l'ours (
Constant, loc. cit.);
b) 1868
le pavé de l'ours (v.
pavé);
c) α) 1831
se dandiner à la manière des ours en cage (
Balzac, Peau chagr., p.64);
β) 1845
tourner comme un ours dans sa cage (
Flaub., Éduc. sent., p.152);
3. 1765
ours marin (
Buffon, Hist. nat., t.13, p.375);
4. 1919 «jouet d'enfant ayant l'apparence d'un ourson» (
Claudel, loc. cit.).
B. 1. a) 1671 adj. «qui fuit la société (en parlant d'une personne)» (
La Fontaine, Contes, III, 18 ds
OEuvres, t.5, p.185);
b) 1694 subst. «personne qui fuit la société» (
La Bruyère, Caractères, éd. G. Servois, t.2, p.161, § 12);
2. a) 1718
ours mal léché (v.
lécher);
b) 1820 «personne d'un caractère grossier» (
Michelet, Journal, p.78).
II. 1. 1713 typogr. (d'apr.
Esn.);
2. 1835 «pièce de théâtre qui vieillit dans les cartons en attendant la publication» (
ibid.);
3. av. 1853 «salle de police» (
ibid.). Du lat.
ursus au sens A 1 a. Les emplois fig. et techn. de
ours sont issus d'allus. aux moeurs solitaires (I B 1), à la tanière (II 3), à l'aspect lourdaud de cet animal (I B 2); ou encore d'une compar. du mouvement fait par le pressier avec le balancement lourd de l'ours (II 1). Pour la loc.
ours mal léché, v.
lécher.