OSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. Oser 1. a) fin
xes.
oser + verbe «avoir l'audace, le courage de» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 269: Il no l'
auseren deramar);
ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 1782: ki l'
osast querre);
b) 1480 constr. abs. «se montrer audacieux» (
Coquillart, Droits nouveaux, 1292 ds
OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.196: Je n'
oseroye); 1555-56 [éd. 1568] (
Du Bellay, Poésies diverses, XIX, 75 ds
OEuvres poét., éd. H. Chamard, t.5, p.365: Escry,
ose, et fay tant...);
c) 1561
oser + subst. «entreprendre, tenter avec audace» (J.
Grevin, Brief discours ds
Théâtre complet, éd. L. Pinvert, p.7);
2. a) début
xiies. «avoir le front, la hardiesse, l'impudence de» (
St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1253);
b) 1
erquart
xiiies. en apostrophe de défi ou de menace (
Lancelot, éd. A. Micha, t.7, p.438: vous ne m'
oseriés pas suirre);
3. ca 1485 «se permettre de» (
Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 43028: Je
ose dire, sans me venter);
4. 1962 loc.
n'oser en croire ses yeux (
Rob.).
B. Osé part. passé adj.
1. ca 1155 «qui montre de la hardiesse, de l'audace» (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9945: chevaliers
osez);
2. a) 1823 «fait avec audace, risqué» (
Las Cases, Mémor., t.1, p.706);
b) 1856 «à la limite de la bienséance» (
Barb. d'Aurev., Memor. 3, p.69); 1885 (
Maupass., Bel-Ami, p.84: parole [...]
osée). Du b. lat.
ausare (
viies. ds
Mittellat. W.; TLL), dér. de
ausus part. passé du lat.
audere «oser, avoir l'audace de».