ORVET, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1390
orveis (
Jean Le Petit, Livre du miracle de Basqueville, éd. P. Le Verdier, p.153, vers 131); 1581
orvez (
Fauchet, Rec. de l'origine de la langue et poesie fr., livre II, chap. 8, p.95, note); 1765
orvet (
Encyclop. t.1). Orig. obsc.; mot qui av. le
xvies. est seulement att. en Normandie, prob. dér. de l'a. fr.
orb «aveugle», du lat.
orbus, v.
orbe1, dans une croyance très anc. ce reptile passant pour aveugle,
cf. le gr. τ
υ
φ
λ
ι
̃
ν
ο
ς, le lat.
coecilia, caecula, mais aussi de nombreuses lang. mod., où cet animal reçoit son nom de l'adj. employé pour
aveugle. Bl.-
W.2-5 explique le
-v-, comme dans
verve <
verba, par flottement du
-b- à basse époque. Cependant, aucun des autres dér. de
orbus ne connaît ce traitement phonét.,
cf. les formes en
orb- ds
FEW t.7, p.390a.
FEW, ibid. et p.392a, note 19 y voit une forme issue du plus anc.
or ver littéralement «ver aveugle» 1359-76 (
Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 52, 56), lui aussi du domaine norm., avec amuïssement du
-r. Avec beaucoup moins de vraisemblance, on a proposé d'y voir un rattachement à l'a. fr.
ort «sale», du lat.
horridus «
id.»,
cf. Moisy, s.v. orvère.