ORIEL, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1879 (E.
Bosc, Dict. d'archit., t.3, Paris, 1879:
Oriel, s. m. −Oratoire de très-petite dimension, puisqu'il est pratiqué dans l'épaisseur d'un mur); 1888 «fenêtre en saillie» (en Angleterre) (
Bourget, loc. cit.); 1889 (
Havard t.4:
Oriol, s.m.;
Oriel, s. m.;
Horieul, s. m. −Portique, galerie, passage couvert); 1889 (
Gde Encyclop.: Il y avait quelquefois un autel dans l'
oriel, et ce n'est que plus tard, et par extension, que ce mot a été appliqué à de petites tours de guet établies au-dessus des portes d'entrée des châteaux ou aux emplacements projetés de nos jours en saillie sur le nu de la façade des maisons, où ils continuent le vide des baies et croisées, et qu'on appelle
bay-window). Issu de l'a. fr. (surtout anglo-norm. et norm.)
oriol, eurieul, horieul «porche, galerie, corridor» (1174-76
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg,
C.f.m.a. 5401 et 5405,
cf. aussi
Gdf. et
Havard pour les formes
eurieul et
horieul) qui est à l'orig. de l'angl.
oriel att. aux mêmes sens dep. le
xives. et a désigné une construction en saillie sur un bâtiment munie d'une fenêtre puis, p. ell. de
window dans
oriel window, une fenêtre en saillie (1805 ds
NED). L'a. fr.
oriol, d'orig. obsc. (
cf. FEW fasc.119, t.23, p.19a), pourrait représenter un empr. demi-savant au b. lat.
auleolum (
TLL s.v., encore att. en lat. médiév. au sens de «chapelle, petit sanctuaire» ds
Du Cange), dimin. de
aulaeum «rideau, tenture, baldaquin» rapproché de
aula «cour» avec dissimilation faisant passer *
oliol à
oriol (
Tilander ds
Studia romanica, Gedenkschrift für E. Lerch, 1955, p.410) et peut-être rapprochement par fausse étymol. avec les représentants de la famille du lat.
orare «prier» qui expliquerait le sens de «oratoire» attribué à
oriel. Le fr. mod.
oriel au sens de «fenêtre en saillie» est empr. à l'angl., mais le terme a été dès l'orig. rapproché de l'a. fr.
oriol ou de ses variantes.