ORGUE, subst. masc.;ORGUES, subst. masc. ou fém. plur.
Étymol. et Hist. 1. a) α) Ca 1155 mus. «grand instrument à vent, composé de nombreux tuyaux que l'on fait résonner par l'intermédiaire de claviers, en y introduisant de l'air au moyen d'une soufflerie» (
Wace, Brut, 10421 ds T.-L.);
β) 1636
point d'orgue «signe placé au-dessus d'une note pour marquer un temps d'arrêt qui suspend la mesure pour une durée qui peut être prolongée à volonté» (
M. Mersenne, Harmonie universelle, Traitez des consonances, p.319); 1690 «temps d'arrêt qui suspend la mesure sur une note dont la durée peut être prolongée à volonté» (
Fur.);
γ) 1684
orgue «tribune, élevée au fond d'une église, où se trouve l'orgue» (
Furetière, Essais d'un dict. universel);
b) 1269-78
orgue ... portable (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 21007-21008);
ca 1370
orgue portative (
Jean Lefèvre, Lamentations Matheolus, III, 2944 ds T.-L.);
c) 1514
orgue hydraulique ([
A. Bouchart]
Les Grandes chroniques de Bretaigne, Paris, Galliot du Pré, f
o112 r
o: orgues ydranlicques [
sic]);
d) 1702
orgue de Barbarie (
Hist. de l'Ac. royale des sciences, éd. 1720, p.137);
e) 1811
orgue expressif (
Magasin encyclop., t.6, p.74);
2. a) α) 1485
orgue «pièce d'artillerie composée de plusieurs canons de mousquets montés sur un affût» (doc., Lille ds
Gay);
β) 1949
orgues de Staline (
Nouv. Lar. univ.);
b) 1660 fortif. (
Oudin d'apr.
FEW t.7, p.409b);
c) 1680 «tuyau métallique conduisant l'eau des faux ponts dans les mailles de la cale, d'où elle est épuisée» (
Rich.);
d) 1752
orgue de mer (
Trév.);
e) 1874
orgues géol. (
Lar. 19e). Empr. au lat. eccl.
organum «orgue (à vent)» (
Blaise Lat. chrét.), en lat. class. «instrument de musique» et «orgue hydraulique», sens issu du sens plus gén. de «instrument», v. aussi
organe. Le lat.
organum est lui-même empr. au gr. ο
ρ
γ
α
ν
ο
ν «instrument; instrument de musique». L'a. fr. connaît également les formes
organe (1
remoitié du
xiies.,
Psautier Oxford, 136, 2 ds T.-L.),
orgene (
ca 1170,
Rois, éd. E. R. Curtius, p.71).