ORFRAIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1377
orfres [var.
orpres mss ILOX] «sorte d'aigle piscivore» (
Gace de La Buigne, Roman des deduis, éd. Å Blomqvist, 3585); 1493 (
Compost et Kalendrier des bergers, reprod. éd. 1493 publ. par P. Champion, m. VI r
o: La grant
orfraye [...] Je mengue chair et poisson [
cf. aussi m. V r
o: La petite
orfraye Je prens au poil et a la plume]);
2. 1555 «oiseau nocturne de mauvaise augure» (
Ronsard, OEuvres, éd. P. Laumonier, t.7, p.176, t.8, p.121,
cf. aussi t.13, p.103 où il est assimilé aux hiboux, et t.16, p.151, var. vers 1121). Forme altérée d'un a. fr. *
osfraie, sans doute par assimilation du
s au
r suivant, issu du lat.
ossifraga, -ae dont la forme masc.
ossifragus att. chez Pline explique certains empl. au masc.; la var.
orpres att. ici doit être rapprochée de l'angl.
osprey généralement considéré comme issu de l'a. fr. *
osfraie peut-être, d'apr.
FEW (t.7, p.435) sous l'infl. des représentants du lat.
praeda (
proie*). La confusion du pygargue et du balbuzard, rapaces piscivores diurnes, avec l'effraie, oiseau nocturne, reste difficilement expliquée, le passage de l'a. fr.
fresaie à
effraie* n'étant pas expliqué avec certitude et ne permettant pas d'établir une chronol. sûre des faits.