ORDURE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1121-34 «matière qui souille» (
Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1523: De l'odur kin istrat Les serpenz chacerat E venin et
ordure, Itel est sa nature);
b) 1316 «excrément» (
Jehan Maillard, Le Roman du Comte d'Anjou, éd. M. Roques, 4603);
c) 1327 «immondices» (
C'est li connisance la femme Pieron Grumial, chirogr. A. Tournai ds
Gdf. Compl.); 1680, 30 oct.
sac aux ordures (M
mede Sévigné, Lettres, éd. La Pléiade, t.3, p.50);
2. 1121-34 «souillure morale» (
Philippe de Thaon, op. cit., 2796);
3. 1209 «poussière, petit débris» (
Reclus de Molliens, Miserere, 6, 12 ds T.-L.);
4. [ms. commencement
xves.] «action deshonnête» (
Etienne Boileau, Livre des Métiers, 1
repart., LXXIII, 4, var., éd. Lespinasse et Bonnardot);
5. 1408 «femme de mauvaise vie» (Arch. JJ 163, pièce 79 ds
Gdf.); 1865, août terme d'injure (
Goncourt, Journal, p.184: voulez-vous vous en aller, vilaine
ordure!). Dér. avec suff.
-ure*, de l'a. fr.
ord «sale, immonde» (début
xiies.,
Benoit, Voyage de Saint-Brendan, 1421 ds T.-L.) du lat.
horridus «qui fait frissonner, terrible».