ORDONNANCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. 1287
ordrenance «volonté, décision émanant d'un supérieur» (Fieffes, Arch. SS 5059, pièce 3 ds
Gdf.);
xives.
ordenance de la divine pourveance (
St Evroul, 1 ds
Rom. Forsch. t.32, p.769);
2. a) xives. «texte législatif émanant directement de l'exécutif sans vote parlementaire»
par l'ordenance roial (
Isopet I, éd. J. Bastin, Fable, XXXVII, 19);
b) 1260 «prescription, règlement fait par des personnes qui ont droit et pouvoir de le faire» (
Etienne Boileau,
Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, p.1: esclairer [...] touz les Métiers de Paris, leur
ordenance, la manière des entrepresures de chascun mestier...);
c) 1729
d'ordonnance «conforme à ce qui est prescrit réglementaire» ici milit.
habit d'ordonnance (
Marivaux,
Fausse servante, acte I, scène I ds
Théâtre compl., éd. M. Arland, p.333);
3. 1462 fin.
ordonnance [
de gage] (
Ordonnances des rois de France, XV, 485);
4. 1510 «décision prise par un juge»
une ordonnance du juge (
Les Coutumes génér. du haut et bas pays d'Auvergne, II ds
Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, IV, 1161); 1804
ordonnance du tribunal (
Code civil, art. 245, p.46);
5. 1558 «prescription d'un médecin» (
Des Périers,
Nouv. Récréations et joyeux devis, éd. Kr. Kasprzyk, 59, p.221);
6. 1755 «arrêté du préfet de police»
des ordonnances de police (
Mirabeau,
L'Ami des hommes, p.415: il y a à Paris des
Ordonnances de police).
II. 1. a) 1269-78 «disposition des éléments d'un ensemble selon un certain ordre» [
etre]
en ordenance (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 6308);
b) ca 1393 «ordre dans lequel se déroulent les phases d'une cérémonie, les êtres ou choses qui comportent une suite»
l'ordonnance des nopces... l'ordenance du souper (
Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, II, IV, p.182);
2. 1548 archit. «dispositions des éléments d'un édifice les uns par rapport aux autres» (
Pièces justificatives, 20 avril, après Pâques ds
M. Roy,
Artistes et monuments de la Renaissance en France, Paris, 1929, I, 214: arrachement et
ordonnance des doubleaux et ogives);
3. 1622 [éd.] peint. «esquisse d'un tableau» (
R. François,
Merveilles nat. ds
IGLF: on appelle
ordonnance et dessein, ces premiers traicts et pourtraires); 1676 «manière de disposer les masses d'un tableau» (
Félibien,
Principes, 675,
ibid.).
III. 1. 1752 «cavalier servant de messager à un officier supérieur (
Trév.);
2. 1812
officier d'ordonnance (
Mozin-
Biber t.2);
3. 1836 «soldat attaché au service domestique d'un officier» (
Balzac,
Vieille fille, p.281). Dér. de
ordonner*; suff.
-ance*.