ORCHESTRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1500 «partie du théâtre, entre la scène et les sièges des spectateurs, réservée aux évolutions du choeur» (
Poldo d'Albenas, Antiquitez de Nismes, 128 ds
Delb. Notes mss);
b) 1520 antiq. «lieu au théâtre romain, réservé aux sénateurs» (
Suétone, trad. G. Michel, 1986, édit. 1541 ds
Rom. Forsch. t.32, p.117);
2. a) av. 1679 «partie contiguë à la scène et un peu en contre-bas où, dans le théâtre moderne, se placent les instrumentistes» (
Retz, Mémoires ds
OEuvres, éd. A. Feuillet, I, p.212);
b) 1811 «ensemble des places situées au rez-de-chaussée d'une salle de spectacle» (
Jouy, Hermite, t.1, p.114: l'
orchestre et l'amphithéâtre, c'est-à-dire les meilleures places); 1845
une place d'orchestre, un billet d'orchestre (
Besch.);
c) 1851 «l'ensemble des spectateurs qui se trouvent à ces places» (
Murger, loc. cit.);
3. a) 1754 «ensemble d'instrumentistes constitué pour exécuter de la musique non écrite pour des solistes» (
Année littéraire, I, 251 ds
Fr. mod. t.37, p.128);
b) 1836 «ensemble d'instrumentistes spécialisés dans l'exécution d'un genre de musique»
l'orchestre de leur petit bal (
Musset, Confess. enf. s., p.260); 1843
orchestre militaire (
Balzac, Illus. perdues, p.676); 1936
orchestre à cordes (
Martin du G., Thib., Été 14, p.221);
4. 1796 «ensemble de sons plus ou moins musicaux, produits par des insectes, des oiseaux, etc.» (
Dusaulx, Voy. Barège, t.2, p.133);
5. 1922 littér. «ensemble harmonieux qui charme la vue» (
Valéry, loc. cit.). Empr. au gr.
ο
̓
ρ
χ
η
́
σ
τ
ρ
α partie du théâtre (entre les acteurs et les sièges des spectateurs) où le choeur faisait ses évolutions», lui-même dér. de ο
̓
ρ
χ
ε
ι
̃
σ
θ
α
ι «danser», par l'intermédiaire du lat.
orchestra de même sens, d'où les 1
resattest. du fr.; jusqu'au
xviiies. le genre du mot a été hésitant (
cf. Trév.).